Articles
Commentaires

Sujets 'Beaux textes'

Ndr : ce texte encore inédit sera publié dans un « collectif » d’écrivains connus sous le titre générique : titré « BANCS PUBLICS » (chez Lanctöt éditeur).

NOTRE BANC MARGINAL !

Tu vivais encore chez tes parents, merde !, et tu cherchais un sofa libre pour minoucher ta blonde, ou ta brune. Rien. La trâlée familiale était envahissante. Ta mère se méfiait de cette fille nouvelle « qu’on sait pas de quelle sorte de famille qu’elle sort » .

Il te restait les bancs publics. Oui, chante, chante, cher Georges Brassens : « Bancs publics, bancs publics ». Il y avait donc, beau temps, mauvais temps, « dehors », dehors, au bord ou au fond d’un parc, sous un arbre protecteur…capable, lui, de secrets amoureux, de confidentialité.

Suite »

(SERA LU EN ONDES À RADIO-BOOMER, 1570 a.m. le LUNDI 10 OCTOBRE : fête de l’Action de Grâce.)

Un conte inédit de CLAUDE JASMIN

Mesdames, messieurs, c’est le désarroi, la panique, aujourd’hui en cette Fête de l’action de Grâce. Drôle de fête ! Vous avez entendu le bulletin de notre Jacques ! Vous le savez déjà sans doute un bombe a éclaté au milieu de la ville à Montréal. Aux dernières nouvelles, il s’agirait d’un engin complexe d’ordre nucléaire. L’on parle, selon les premiers rapports, d’une bombe achetée sur un certain marché noir depuis l’effondrement de l’URSS en 1990. On parle d’une mafia sophistiquée. Qui a trouvé une clientèle idéale pour écouler ces armes effroyables. Bien entendu, on a pu voir et entendre le communiqué, triomphal et montré, remontré, à une chaîne de télé arabe bien connu, c’est signé : Al-Quarzoui, ce chef de guerre de l’islamisme radical. Je cite : « C’est un avertissement aux croisés décadents enragés de l’Occident. Il y a Montréal, en Amérique du Nord mais, dit ce communiqué, il y aura d’autres cibles encore plus importantes ».

Suite »

C’était la Fête du travail, c’était un cinq septembre, comme aujourd’hui ?, et congé pour beaucoup de monde. Mais pas pour nous, les jeunes étalagistes chez « Savage display ». Le boss m’avait fait confiance pour le « show room » chez « Tooke les chemises » à Saint-Henri. Une grosse manufacture. Je lui avais [...]

Suite »

Chaque année, le 15 du mois d’août c’est la fête nationale des « plus anciens descendants » de la Nouvelle France. Une des « filles du pays acadien » était une Robichaud. Baptisée Yvonne, née au bord de l’océan atlantique, dans cette jolie petite ville dont Michel Conte fit une chanson : « Shipagan ». J’aimais entendre se confier ma « belle petite vieille » Yvonne, j’aimais l’écouter jaser, si bien se souvenir chaque fois qu’elle me « contait » son pays acadien.
Enfant, Yvonne fut… donnée ! Cela se faisait souvent jadis. Pour amincir les grosses familles. Mon Acadienne, son papa pauvre mort prématurément, s’en alla vivre chez des parents qui étaient, comme on disait, en « meilleurs moyens » que les autres. Elle se fera instruire et bien, chez « les bonne sœurs » au temps où les « bonnes sœurs » enseignaient si bien. L’adolescence à peine achevée, Yvonne sera déportée encore, loin de son Acadie natale car, brillante jeune fille, elle sera secrétaire (de celles que l’on disait « particulière ») aux Communes, à Ottawa. Bilingue et forte en français —grâce aux religieuses de son pensionnat de Tracadie. Devenue montréalaise par mariage, c’est elle, Yvonne, qui mettra de l’ordre dans mes textes de romans comme de mes séries télévisées. Elle fera du « au propre ». Mes écrits en avaient grand besoin. Yvonne me confia : « Avant de quitter Shipagan j’avais planté un cerisier près de la galerie et, quand j’y retournais, en vacances, je le re-voyais, toujours grandissant, j’étais contente : il restait cela, ce cerisier de mon enfance là-bas ».

Suite »

Simon Durivage prépare une émission de télé sur « les plages, le Maine et nous autres les migrants estivaux ». Benoît son recherchiste me questionne avant studio. J’y jongle donc. En ce temps-là, nous allions à la mer dès les vacances arrivées, comme le pieux pèlerin musulman allait à la « pierre noire ». C’était [...]

Suite »

Février, dernier bout de l’hiver, fuit. Patienter un peu encore. Jeune, février s’achevant c’était la fin du triste carême, la fin de ces jours de privations, de retenus, longue phase de préparation pour le grand jour de toute délivrance : Pâques !
Son dernier droit à l’hiver que cette fin de février. Nous autres, « les enfants d’antan », avions tellement hâte à ce « Jour de Pâques », survenant parfois à la mi-mars, trop souvent en fin de mars. Nous soupirions. L’hiver avait été si long ! On pensait moins à « Christ ressuscité » qu’à la nature qui allait renaître.

Suite »

pour RADIO 98,5FM Montréal diffusion le vendredi 24 décembre 2004 8h Écouter l’enregistrement -format Windows Media «LE P’TIT JÉSUS DE PRAGUE » Par Claude Jasmin C’était un vendredi 24, comme aujourd’hui. Un décembre du temps de la guerre. « Demain samedi, demain Noël ». La mort rôdait. Ça allait mal : les nazis allemands partout [...]

Suite »

UNE FABLE INÉDITE DE CLAUDE JASMIN (En réplique à tous les jeunes Yvan Saint-Pierre —lettre ouverte au Devoir— qui abandonnent l’indépendantisme québécois pour militer au salut de la planète.) Là-haut, l’ours très énervé, s’agitait sur sa colline Voyant l’eau monter à ses quatre horizons, s’affolait Le castor, sur la berge du lac, restait calme Vaillant, [...]

Suite »

Aznavour chantait : « En m’en revenant de Québec ». Et le cher Trenet ? « Nous irons à Québec à pied sec » ? Je reviens de deux brefs séjours dans la vieille capitale. Votre chroniqueur jouait au « président d’honneur » pour l’artisanat actuel, l’expo « Plein art». Dans la haute-ville, la vieille rue Saint-Amable bouclée, réquisitionnée, avec installation d’une longue tente plus de cent kiosques ! Québec a changé.

Suite »

Ils disent que tu es mort, Yves Thériault ?
Folie. Fausseté : je pense à toi souvent, Yves, tu n’es donc pas mort. Pas du tout. Un temps on se rencontrait souvent, tu t’en souviens ? Yves, ce qui était fameux, c’est que toi « l’homme plein de livres pleins », tu me jugeais comme ton égal, ton frère, ton bon copain et je n’étais qu’un débutant en écritures. Tu le sais hein, mon vieux Yves, que je te parle d’un temps que les jeunes d’aujourd’hui méconnaissent. 1960 :il y avait trois éditeurs, trois romans nouveaux par année et trois ou quatre cent liseurs de romans québécois. Adolescent, jeune rédacteur poussif et polyvalent, mes modèles d’ici se nommaient Roger Lemelin, mais il était devenu business-man, pouah !, Gabrielle Roy, mais elle était incommunicado, comme cloîtrée en lettres, et toi, Yves Thériault, grouillant grouillot qui se montrait volontiers à des tribunes variées. Alors, je t’avais adopté. Ma mire. Aussi l’homme à abattre évidemment puisque tout jeune écrivain ne songe qu’à les enfoncer tous (Verlaine parlant de Rimbaud).

Suite »

Sharing Buttons by Linksku