mai 202010
 

Ce mardi-là, je suis allé jeter un œil dans un sombre enclos, j’ai vu la rangée de guetteurs: ô, gagner un lot au jeu de vidéo-poker ! Magasin aux illusions avec « bandits manchots », chassés jadis, installés par l’État pour vider les poches des « croyants » du fatum grec ! Je venais du Calumet, à côté, pour acheter ma pitance-actualités. J’y allais déjà à vingt ans et je ne permettrai à personne de dire que c’est le plus bel âge. J’aimais ce bel hebdo « Arts et spectacles », made in Paris, France. Je grimpe toujours, à pied : magasins ou ex-restos « à louer » souvent. Au 31 Morin vivait le docteur Rochon et sa fille Pauline, l’âme du Centre d’Art, mon employeur. Un peu plus haut, le « Citrus », modeste bistrot à terrasse « très » parfait pour  une bouffe originale, J’y étais hier ! Où il y a le parc Aubert, S’AGITAIT la Grosse Madame et son caboulot du coin. Démoli. Ce bout de la rue Morin avait des airs de far wesT. Il n’en reste que la maison de briques du « El Forno ». En face l’épicerie-boucherie Blondin, pas loin, un petit hôtel, « Le Chateauguay », disparu. En dessous, son pub d’où je voyais parfois sortir mon camarade Grignon, capot de chat au vent, marmottant au vent du nord de 1950 !

Suffit les souvenirs, je rentre et coup de fil du Jean-Paul Voisin : « Y a un orignal sur ta grève, va voir ! » Vite, je cherche l’appareil-photo, puis les jumelles et quand je descend l’escalier, trop tard. Vrai yatch-à-moteur la bête accoste déjà en face, au rivage du Chantecler. Des témoins abondent. Voisine Ouellet : « Il descendait à l’épouvante dans la rue, comme revenant de l’église ! » Pieux animal ? Messe basse ? Maurice Voisin :  « J’allais porter mon sac de déchets et paf !, face à face, c’était une femelle ! » Oh, une fugueuse des bois du Sommet Bleu ? Ado délinquante ? Le calme revenu…à midi, encore ce petit bonheur, au ciel du village, d’entendre sonner nos cloches, l’air vibrant, rue Lesage. «  C’est l’Angélus », ma mère chantait toujours.

« L’économie en reprise », titre Le Devoir centenaire. Vrai ?  Preuve : j’ai pu vite vendre mon pédalo et j’ai acheté une toute légère chaloupe au Susuki de Ste Agathe, 48 livres ! Puis, des coussins au Rona de Gaston Miron, un grand drapeau chez Canadian Tires et… à notre Rona-Riopel… oui, oui, une scie à chaîne. Pas pour moi. Un soudain besoin de madame, allez-vous me croire ? Ma tendre et si douce Raymonde veut émonder des tas d’anciens bosquets de chèvrefeuilles  mourants. Oh, ça va être un Massacre à la tronçonneuse, je le crains, chers lecteurs. Je songe à ma vaillante mère, pour couper un petit brin du peuplier de la cour, maman appelait à grands cris son mari, mon père.

Les temps changent et c’est ainsi qu’une  jeune « fille orignale » se garroche vers l’église ! Mécréante, impie, elle fait la nique au curé pour débouler toute une rue pavé et puis nargue mon voisin (qui a rénové la maison du Notaire Potiron (oui !), Maurice Lagacé. Puis, la « fille » court se faufiler entre nos haies et,  rut maudit,  va plonger dans le lac Rond pour, sans doute, rejoindre au Loup-Garou de l’ouest, un de ces « p’tits maudits boms ». Ce ceux qui défient le sermon inhumain des cardinaux cathos, sauce Ouellette.

Eh,bin bon !

  Une réponse to “La fille « orignale » !”

  1. Bonsoir, Monsieur Jasmin!

    J’ai lu « Des branches de Jasmin » avec grand bonheur, plusieurs passages avec émotion.

    Grand merci !

    Une chose m’a intrigué cependant : la satanée machine à pet !

    Comment ça marche ?

    Au plaisir de vous lire à nouveau, cette fois dans …
    « L’art d’être un arrière-grand-père délinquant ».

    Emmanuel Y. Garon

    à Y. GARON:
    simple: un gros bouton à trous, y passer un élastique. Pour tordre ce dernier, passer chaque bout de cette élastique dans un manche (pour le retenir quand on va twister l’élastique) : prendre une poignée de vieille valise par ex. Ou la poignée d’une grosses cruche à vin (d’Ontario).
    Bingo ! S’asseoir ce le bouton à trous bien tendu sur une chaise (à siège de bois, plastique, cuirette, etc.) Lever la fesse comme on veut pour le long pet ! (Final !
    Saluts !
    C. Jasmin

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