juil 182010
 

C’est quoi le bonheur ? Souvent peu de choses. Des simples. Des chaudes. Voir, rue Morin,  un enfant courir au milieu du parc des Familles. Qui tombe. Des parents accourent. Le bambin se redresse et éclate de rire : « Avez-vous eu peur, oui ? » C’est peu, ce gros chat tout gris et bien rond qui traverse une rue  près des ex-côtes de ski 40-80, comme s’il était « the king of the word ». Ralentir, devoir stopper et laisser passer le minou, non mais… Je riais.

Le bonheur c’est, samedi en fin d’après-midi, tous ces piétons qui déambulent lentement rue du Chantecler. Le rivage luisait à nous aveugler, argent vif, du mercure en fusion ! À la terrasse du Luau, ce jeune couple qui s’enlace de leurs quatre …jambes ! Mains pressés, fronts collés. Leurs beaux sourires. « Tu penses que je m’en aperçoit pas ». En face, à Del Forno, deux vieilles dames très dignes se soutiennent en quittant le parking. Pas loin, au carrefour, derniers rayons couchés de l’Astre sur les parasols enlignés chez « Dino’s ». Oh : « Je vous entends jaser… »,  oh oui cher Vigneault !

Le bonheur c’est mon plein cône de molle glace au chocolat au coin du boulevard, ma Raymonde se régale de l’érable succulent, elle. Et Stéphanie, la patronne (qui aime me lire ici, dit-elle) nous raconte un bon bout, un long brin de sa vie. La chaleur humaine.

Le bonheur, c’était cette petite foule estivale, jacassante, bruyante, épanouie,  au parvis du théâtre d’été d’ici. C’était de m’acheter pour 50 cennes un tas de livres usagés à l’Ouvroir dans cette rue remodelée derrière chez mon quincaillier,  Théoret. C’est André, émérite jardinier, qui examine de folles herbes importunes et puis, mécontent,  qui court prendre un sécateur. C’est ma Donalda, imprudente,  qui reste figée au milieu du terrain semblant admirer la fausse vive bataille de mes deux canards « crotteurs » de radeau.

C’est le vent ce matin-là, c’est la pluie fine et soudaine, l’autre midi, c’est le clocher joyeux du midi qui sonne, c’est ma vieille belle voisine, Hélène (une enfant d’ici et d’il y a très longtemps) qui juge l’eau « bonne ». Et s’y baigne. Le bonheur de la revoir et je lui chante « l’Hélène » du « pâtre grec ». Elle sourit. Une maîtresse d’école en long congé, Marie, sourit. Le bonheur : la grosse famille-canard qui repasse, flotte d’ailes, de têtes de linotte, de becs et de pattes invisible MAIS TRÈS… ramantes. La mamma, ALTIÈRE, QUELLE CLASSE !, ferme la marche comme toujours et, SOUVENT, les compte, belle ribambelle. Le bonheur c’est le cris joyeux des écoliers à la plage. C’est le bel ado sur son scooter rouge qui ralentit et qui ose entamer une neuve causerie avec cette mignonne brunette qui joue l’effarouchée…quelques instants. Le bonheur, c’est la vie ici et là si tu ouvres bien les yeux et cesse de te regarder le nombril.

  Une réponse to “LE BONHEUR…”

  1. Le bonheur est parfois et souventes fois très proche de nous et pourtant, on ne le perçoit pas. Paradoxale en fait car on le recherche sans cesse. Des petits riens quotidiens qui font de notre vie l’excellence à partager.

    André, épervier

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