jan 142011
 

Vite un changement à la Place Bonaventure pour ce « Salon du livre ». Une foire commerciale banale. Une tricherie : avec l’argent public ce « Salon annuel » vole nos libraires. L’inamovible directrice, madame Blois, une excellente organisatrice, devrait changer la formule désormais et organiser un « salon de la littérature ». Le salon du livre est une nullité pour le monde littéraire et les subventions de Christine St Pierre participent à une entreprise avant tout commerciale. Ce n’est pas le rôle de l’État. Place au changement pour novembre 2011. C’est urgent. Changeons les « vieilles » règles de ce « vieux » Salon. Il ne profite qu’aux livres « à succès », livres qui n’ont aucun besoin du Salon.Les associations d’écrivains, de libraires, d’éditeurs doivent s’unir et faire cesser cette foire cheap d’un mercantilisme primaire.

« Le Salon du ivre » prive nos libraires de revenus essentiels à chaque début d’époque des Fêtes. Les best-sellers, biographies de vedettes, livres de recettes en cuisine ou en santé, les « hits » de Paris ou, traduits, de New York,  font sonner les caisses, Place Bonaventure. Mais on y invite un millier d’écrivains (ou presque) pour les abandonner. On y voit cinq ou six très longues files d’acheteurs, on y voit neuf cents quatre vingt écrivains ignorés, laissés à eux-mêmes dans des kiosques déserts.

Ce Salon est devenu un business subventionné. Les écrivains véritables ont besoin d’un vrai salon littéraire. Qui attirera moins de foules, et puis après ? Un Salon utile aux écrivains s’impose, consacré à la  littérature, celle d’ici et de partout dans le monde. Futile d’éclairer les déjà très éclairés, paresseux cela de sur- publiciser les « gloriolés » du moment : ces confessions d’une vieille chanteuse, récits des forfaits de la mafia, la bio d’un hockeyeur retraité, d’un célèbre ex-politicien. On pourrait constituer un assez bon public. Avec des animateurs, des metteurs-en-scène, des comédiennes et des comédiens du théâtre, de la télé, du cinéma pour rendre captivantes leurs performances, évidemment reliées aux poèmes, romans, récits, etc. Ainsi fin du vol des libraires. Qui voudra m’appuyer, éditeurs, auteurs, libraires ? Et un public assez cultivé pour apprécier les littératures du monde francophone. L’État n’a pas d’affaires… dans les magasins ! Je serais disposé à travailler bénévolement à un  tel vrai salon du livre. Je vais guetter les réactions.

  4 Réponses to “LETTRE OUVERTE À CHRISTINE (MINISTRE À QUÉBEC)”

  1. Monsieur Jasmin comme vous avez raison. Encore nos taxes et le gouvernenment qui se plain d’avoir peu de moyen pour la santé et autre… On devrait avoir plus de gens comme vous pour dénoncer les amis ou rituel depuis tant d’année. Non on ne peut pas donner à celui-ci cela va nous enlever des votes. On va en donner à celui-là cela aidera au prochaine élection. La culture c’ est très bien et c’est bien d’aider, mais au bonne endroit et que cela aident à la culture de la langue française qui se perd avec tous les nouveaux arrivants.

    Merci

    Pierre

  2. Monsieur Jasmin,
    Oh combien vous avez raison ! Lorsque j’ai publié mon premier livre de fables, personne de l’intelligencia n’était là. Pas de petits mots dans les journeaux, pas d’interview à la radio, niet, le vide total. Je n’aurais pas écrit et cela n’aurait pas fait le moindre pli sur la différence. Dans le fond, ça intéresse qui de savoir qu’un québécois essaie de remettre à l’ordre du jour une manière d’écrire qui s’était endormie. Lorsque je publierai mon deuxième au printemps 2011, qui sera là ? Malgré le talent qu’on commence à me reconnaître, pourquoi m’attablerais-je dans un Salon du livre qui n’en a que pour ce qui se vend le plus, pour ce qui rentabilise et remplit les poches de ces monsieurs ? Un Salon du livre ne devrait-il pas être un lieu de rencontre avec les auteurs beaucoup plus qu’un étal de bouquins empilés les uns à coté des autres, les uns par dessus les autres ? Tant mieux pour les gros vendeurs ! Tant mieux pour les sous que la chose procure à leurs auteurs !
    J’aimerais un Salon où tour à tour seraient présentés les nouveaux auteurs, où chacun aurait son petit 2 minutes de gloire pour parler de son oeuvre. Au delà de l’aspect mercantile, les nouveaux auteurs dont je suis, mériteraient au moins qu’on sache qu’ils existent et qu’ils ont des choses à dire. Après y avoir tant rêvé puis y avoir mis tant de sueurs, il est choquant de se sentir reléguer aux oubliettes sans jamais avoir vu la lumière.
    J’ai au moins le plaisir d’écrire pour le plaisir. Sans vitrine, mon éditeur vend ce qu’il peut et je fais de même.
    Lorsque la culture parle, il faudrait la laisser se dire. Ilfaudrait la prendre au sérieux. Il faudrait quelqu’un pour l’entendre, pour la comprendre et pour l’écouter. Parfois, une larme au bord du coeur, et d’autres fois, mais bien moins souvent qu’avant, les poings serrés, je jurerais que la culture est beaucoup plus affaire de gros sous et de politique que de raison et de talent.
    Pierre Simard

  3. Cher Monsieur Jasmin,
    Vous vous rappelez sans doute le plaisir que nous avons eu à notre séance de signature au stand des Éditions Trois-Pistoles au Salon du livre de Montréal, en 2005, à l’occasion de la parution de notre « Toute vie est un roman »? Ce fut pour moi une expérience unique, pas à cause de la nature du salon comme tel, car j’en fus plutôt déçue (8 bouquins vendus en 2 jours de signature) mais plutôt parce que j’étais à vos côtés et que vous m’avez fait rire, tout comme nos visiteurs, d’ailleurs, qui étaient tous heureux de vous rencontrer « en personne ». Ils avaient tous une anecdote à raconter et étaient ravis lorsque vous leur remettiez « leur » caricature que vous veniez de faire. Je me comptais chanceuse d’être à vos côtés car n’eut été de votre notoriété, j’aurais sûrement été ignorée comme un 2 de pique, ce qui semble le lot de tous les nouveaux auteurs.

    J’ai répété l’expérience de séance de signature cette année au Salon de l’Estrie à Sherbrooke (en octobre) et à celui de Montréal (en novembre) à l’occasion de la parution de mon 2e bouquin « Les Bédard les folles » dans lequel vous avez eu la générosité d’écrire la préface. Mon éditeur, Marcel Broquet, et son assistante, Madame Pipar, étaient présents à ces séances et j’ai apprécié leur disponibilité et leur gentillesse, mais je dois dire que ma présence à moi n’a pas changé grand-chose!

    J’ai remarqué que les gens défilent sans trop regarder les personnes présentes derrière les tables de signature. Certains jettent un regard furtif sur les livres exposés et continuent leur chemin à la recherche de je ne sais quoi. Probablement du visage connu - une vedette de la télé, surtout si elle a écrit un livre de recettes… un comédien ou un politicien devenu biographe peut-être? - à qui ils adresseront quelques compliments. Ils pourront ensuite dire à leurs amis qu’ils ont vu la vedette en personne, qu’ils lui ont parlé et qu’elle est sympathique ou plutôt froide selon le cas!

    Cette année, au hasard de ce défilé de pseudo-lecteurs, il est arrivé qu’une personne, après avoir jeté un regard sur la 4e de couverture de mon livre, s’adresse à moi pour me raconter « son » histoire à elle! C’est ainsi qu’au salon de Montréal, deux personnes m’ont tenue captive avec leur récit personnel (m’ont raconté leur vie) durant 15 minutes chacune pendant que j’adressais des sourires à d’autres visiteurs qui semblaient trop fiers de pouvoir passer droit sans avoir à me parler. Je ne voulais pas être impolie en interrompant mes interlocuteurs, aussi je leur ai laissé vider leur sac. J’ai constaté, une fois de plus, que les gens ont tellement besoin de parler et d’être écoutés qu’ils sont prêts à se confier au premier venu, en l’occurrence un auteur inconnu assis derrière une table dans un salon du livre. C’est vraiment pathétique.

    Au Salon de Sherbrooke, j’ai vu des files de 50 personnes attendant pour une dédicace de la part d’un toutou en peluche, sans doute héros populaire d’un conte pour enfants? (vous pardonnerez mon ignorance), pendant que des auteurs poireautaient aux tables de signature avoisinantes. J’avais vu le même phénomène à Montréal, il y a quelques années, alors qu’au moins 100 personnes faisaient la file pour une signature du livre de recettes de Pinard et de la biographie de Dominique Michel pendant que le pauvre Gilles Gougeon se morfondait sans visiteur dans son stand. Et pourtant…

    Vous avez tout à fait raison lorsque vous réclamez des changements aux salons du livre et j’appuie sans retenue tous vos propos. Et j’offre aussi mes services!

    J’appuie aussi Monsieur Simard. Son commentaire ci-haut est des plus pertinents et je dis comme lui que la culture est beaucoup plus affaire d’argent et de politique que de talent. Il est tellement difficile de faire éditer un livre… si au moins les salons devenaient de vrais lieux de valorisation des auteurs, connus ou néophytes, et de diffusion des oeuvres littéraires… Un voeu pieux?

    Michelle Dion
    Sherbrooke

  4. Je suis bien d’accord avec vous, M. Jasmin. Ça ne s’applique pas seulement aux auteurs et éditeurs. Tout ce qui est négotiable ou presque est d’un intérêt commercial monnayable à très court terme. Le reste est négligé. Tout est axé sur le sensationnalisme au détriment trop souvent de la qualité. Le cinéma en est un exemple plus flasgrant parce que plus propagé, plus visible ( sans jeu de mots ). Il nous transforme en voyeur ( la chambre à coucher des personnages ). Encore une fois trop souvent, le succès d’un truc quelconque est dû à la publicité qu’on lui fait, ainsi qu’à son besoin créé artificiellement.

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