juin 092011
 

La radio. Jeudi matin. Mort de Claude Léveillée. Oh merde !

Mon petit camarade de la rue Drolet qui s’endort à jamais. Bon voyage cher Claude dans le royaume espéré, éthérisé,  des esprits. Enfant, à l’école, Claude était si poli, si sage, si… sombre. Déjà ! Gamin, au Marché Jean-Talon, aux magasins de la rue St-Hubert, au kiosque à musique de fanfare du Parc Jarry, il montrait le petit bonhomme « qui se salit jamais », presque trop bien élevé qui passait devant chez moi, le dimanche après-midi pour les films du Château ou du Rivoli.  Imprévisible ce trépidant compositeur qui va éclater souvent avec fureur, avec des musiques impétueuses, oh oui !

Deuil donc dans « notre » petite patrie. Triste, je fais jouer «  Mon rideau rouge…la vie, la mort, l’amour… », sa plus belle chanson, à mon avis. Claude souriait rarement, je ne le voyais jamais rire. Je lui en fis la remarque un jour dans les coulisses de Gratien Gélinas, répétant un Achard monté par le fougueux Buissonneau, « Les oiseaux de lune » (Claude était un fort bon comédien aussi), il me dit : « Je ris par en dedans ».  C’était un créateur grave, sérieux, un Guy Latraverse le dit. Claude portait un masque comme de tragédien. Un mystère.

Un bel été, circa 1985, répétant son rôle dans « Les noces de juin » à la Maison Trestler de Dorion, il me suggérait de rédiger un pageant populaire à l’ancienne, « Claude, un grand chiard populaire sur le parvis de notre église Sainte Cécile, une sorte de sons et lumières bien nostalgique »… où il inventerait des musiques inédites sur un tas de tableaux racontant « la vie » dans les années 1930 et 1940. J’avais dit oui. Le temps passe. On vaque à ceci et à cela.

Ö Claude, toi mort, toi, bel arlequin sur ton cheval blanc, cher endormi,  un autre rendez-vous qu’on a pas pris le temps d’attendre…

Claude Jasmin,

écrivain, Ste Adèle.

  5 Réponses to “ADIEU CLAUDE…L’ENDORMI !”

  1. Toute mort d’êtres humains proches par le sang, les affinités ou qui ont
    marqués l’époque, force la réflexion sur soi. Tout comme Elvis Presley, Félix Leclerc, avec son décès, c’est aussi un peu de moi qui meurt.

  2. Désolé pour la faute d’orthographe flagrante.
    Je corrige : qui ont marqué l’époque

  3. Avec le départ de Claude Léveillé, c’est un peu de nous tous qui s’endort. À vous qui l’avez connu mieux que d’autres, je souhaite mes condoléances sincères.

  4. Bonjour, je voulais écouter « Mon rideau rouge » et je ne la trouve nulle part. Un autre titre? Sur quel album?

    Triste nouvelle.

  5. IL S’AGIT DE « LA SCÈNE ». LA MUSIQUE Y EST FAMEUSE, VIGOUREUSE AU REFRAIN .

    Un jour, attends je me rappelle
    Il y a de ça quelques années
    Un jour attends je me rappelle
    C’était un soir, non en matinée
    J’avais pris place dans un fauteuil
    Face à la scène
    Mon cœur battait
    Et lentement s’ouvrit tout grand
    Le rideau de scène

    Alors je vis quelle chose étrange!
    La vie la mort se batailler
    Alors je vis quelle chose étrange !
    La vie la mort s’entrecroiser
    Et à la fin quelle chose étrange!
    moi, bouleversé
    Je n’osai plus quitter ma place
    Pendant qu’tombait le rideau
    en face

    Un jour, attends je me rappelle
    Il y a de ça quelques années
    Un jour attends je me rappelle
    C’était un soir en février
    J’avais pris place sur une scène
    Et lentement s’ouvrit tout grand
    Mon rideau de scène

    Et maintenant la vie, la mort,
    l’amour, la haine
    En moi bataillent
    Et maintenant les joies, les peines,
    L’ennui, l’espoir
    En moi font rage
    Et maintenant j’attends, j’ai peur,
    et je suis seul

    Mais toi l’amour
    Pense à moi
    Toi qui règnes
    Sur la scène

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