avr 022012
 

Je lis (dans un hebdo rival) comme de la haine face à des commerçants qui s’installent. J’étais gamin et je découvrais le monde des commerçants et mon père en était un avec sa modeste gargote à l’ombre du cinéma Château. Je voyais mon oncle jasant avec son quincaillier rue Bélanger, ma grand-mère avec sa marchande de fleurs, rue Molière, un cousin avec notre « bedeau » rue Jules-Verne, le notaire chez notre barbier, rue Jean-Talon —j’écoutais, j’écoutais ! Chez le pharmacien : « Terrible m’sieur Martineau, eh oui, les nazis sont entrés dans Paris ! » Voir ma tante se confier à son boucher, ma marraine barguiner du linge chez Greenberg !
La vie et j’écoutais… le bavardage humain, communautaire, je prenais conscience que les gens se mélangent, échangent des nouvelles dans les commerces de proximité et cela me faisait chaud au coeur d’entendre jacasser chez le fruitier Di Blasio ou chez le cordonnier Colliza, rue Drolet. Je constatais l’importance des marchands. Il en va ainsi dans un village.
Pourquoi hargne et mépris ? A Saint-Sauveur ou à Ste-Agathe ! D’où sortent ces asociaux, ces misanthropes, ces écolos fanatisés, ces « verts » déboussolés, réfractaires, allergiques, à toute nouvelle installation marchande ? Ils sombrent dans l’urticaire et rêvent d’une pureté d’avant le Déluge, éden imaginaire. Sorte d’intégristes, de fondamentalistes qui font un vœu : « Un coup de baguette » et  tout développement s’effacerait. L’ancien village primitif (oh cliché béni !) surgirait.
Cela dit, on a le droit d’aller vivre en ermite.
Mais si on s’installe dans un village prospère, acceptons les bons cotés (écoles, rues éclairées, égouts, aqueducs, pompiers et polices) et aussi les mauvais (trafic, bruits augmentés, déchets variés). Enfant , déjà, je voyais que c’est à cause de tous ces services, échanges, négociations, que les gens en arrivent à parler ensemble, à se découvrir, à communiquer joies, chagrins, projets, déceptions et échecs. Aussi à s’apprécier et, parfois, à se détester ! Je reste donc surpris quand je lis de la rage envers les commerçants, cette réalité datant du début des civilisations en Mésopotamie !
Tenez, un exemple de convivialité ? Ma Raymonde achetait en 1973 sa vieille maison au moins centenaire. Vient un temps où il faut rénover. La toiture ? « C’est pourri tout ça ! ». Le verdict tombe, alors parlement et contrat à signer. Bon paquet de mille piastres viande à chien ! S’amenait une vaillante escouade, celle de Yannick Boyer (pub gratuite !), avec des représentants de trois générations. Alors, bing-bang !, zing-zong !, éclatera le concert de violons grincheux sur le toit ! Dès potron-minet, tout branle au dessus de nos têtes et on a peur !

  2 Réponses to “« VIOLONS SUR LE TOIT »”

  1. Ce qui est vrai à grande échelle l’est aussi à petite échelle. Lorsqu’un pays
    est envahi, c’est la guerre. Tous les animaux ont un territoire plus ou moins
    petit ou grand. Quatres membres, deux yeux, deux oreilles, un nez ……
    Nous parlons d’espèces. Le loup déteste le chien et ils sont pourtant de
    même ascendance. Le racisme est une loi naturelle, Je sens déjà des
    frémissements parmi les lecteurs. L’éducation et la spiritualité nous en
    éloignent. Je suis d’ascendance irlandaise et autres. Mon fils, plusieurs
    autres. Des cousins métis….. Je le répète, le racisme est une loi naturelle.
    Il faut tout simplement forcer cette frontière du comportement.

  2. « VIOLONS SUR LE TOIT »
    J’y vois une relation avec le film : « FIDDLER ON THE ROOF »
    Intolérance, difficile adaptation aux changements, us et coutumes bousculés.
    Les traditions qui se perdent. Quand l’être humain est malmené jusque dans son dernier retranchement, « SA BULLE » , on peut aisément comprendre,
    sans nécessairement approuver, la révolte qui couve comme un volcan prêt
    à exploser.

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