J’écoute souvent, pour l’ambiance, la radio de Radio-Canada le samedi après-midi. L’acteur Girard y fait jouer les bonnes vieille tounes illustrant l’ancien cinéma. Raymonde et moi aimons écouter… soudain Perry Como ! On sourit. Défilent Sinatra, Dean Martin, Crosby, Judy Garland. Une jeune, Lisa Minelli ! Et je me suis souvenu, ambiance, d’un surlendemain soir de Noël à Miami. Nous entrions à l’hôtel Fontainebleau. Juste y déguster un cocktail en son chic cabaret, y respirer l’ambiance des Sinatra et, tiens, Perry Como ! Nous savions que les stars de la chanson passaient au Fontainebleau à tour de rôle. La vie n’est-elle pas meublé d’ambiances ?
Ô l’incrustation des mélodies musicales ! On a donc revécu, samedi, un autre moment d’ambiance. J’ai songé ensuite à la table de la cuisine, à un album de photos, à tante Maria, sœur de maman, veuve « en moyens ». Ambiance : cette tante à l’aise passait des vacances d’été au bout de monde et nous, modeste trâlée de Germaine, c’était inaccessible. L’hiver venu, Maria, nous montrait ses photos. Pour les prendre, il avait fallu des heures et des heures de train! Où donc ? À Old Orchard !
« Voyez mes enfants ces plages de sable à perte de vue ! » Old Orchard était une villégiature huppée à cette époque —sans tous ces motels à bon marché, tassé. La marmaille jasminienne était épatée par ces vues : un long pier —quai sur pilotis— en plein mer, des kiosques, des homards partout, on ne savait pas ce que ça goûtait. Ici, des autos tamponneuses, là, une Grande roue ! Tante Maria nous offrait des klendakes salés, disant : « c’est fait à l’eau de mer ». On se pâmait ! On en revenait pas de voir, en noir et blanc, à perte de vue ces vagues immenses, voir dans l’océan, notre tante tenir pour nager notre cousine Madeleine : « Mais, ma tante, les requins ! » Maria riait. On admirait ce grand hôtel et son annonce : The Normandy. Y aller un jour, oui, mais pas avant 1960. 25 ans plus tard. « À Old Orchard —Maria prononçait à l’anglaise pour épater— on rencontre beaucoup de canadiens-francais. » Le Maine, c’était si loin et y séjourner et devait coûter « les yeux de la tête », c’était un rêve plus grand que la panse. »
Ambiances ? Jeunes enfants, une autre sœur de maman , Pauline, avait pris pays. Où ? « Dans le grand nord », disions-nous. On l’imaginait proche du pays du père Noël. Elle tenait, avec mon oncle Paulo, « Le Montagnard », hôtel au cœur de Saint-Donat. Jamais nous n’avions grimpé si haut, en 1935, nous imaginions mal ce pays de montagnes. Ambiance. Tante Pauline venait parfois nous visiter certains dimanches. Et elle aussi avait toujours, en noir et blanc, de neuves photos. On était étonné de voir ces grosses motoneiges de Bombardier qui servaient en 1940, de navettes pour les touristes à skis. Je crois que « Le Montagnard » existe toujours, en 1995. Tante Pauline, pour nous presque une Esquimaude, exhibait des ours captifs, des têtes d’orignaux et aussi —nos cris— des portraits d’Indiens du lieu :« Oui, ce sont de vrais sauvages ! Et très gentils ! » Nos films de cowboys tueurs d’Amérindiens en prenaient un coup ! « Oh, ma tante, le père Noël, là-haut, vous ne l’apercevez jamais ? » Elle riait : « Il a tant d’ouvrage, comprenez-le, les sueurs l’aveuglent ! »
J’ignorais que je deviendrais un adèlois, habitant des collines en 1978, et si heureux d’y vivre auprès de ma blonde, Raymonde.
3 Réponses to “AMBIANCE, AMBIANCE !”
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Pour ma part, j’aimais bien Andy Williams aussi, Je me souviens d’avoir écouté, dans mon enfance, Gene Autry, né en 1907 comme l’actrice Catherine Hepburn.
Ma chanteuse préférée: Barbra (Barbara) Streisand
Vocal et instrumental: Ray Charles (Robinson).
Instrumental: classiques
Je pleure lorsque j’écoute « Sonate à la Lune » de Beethoven composée alors qu’il était affligé d’une sourdité croissante.
Et l’histoire qui s’y rattache y est pour beaucoup.
Ce qui a marqué le plus mon enfance ce sont les pièces classiques
que j’entendais à la radio. En fait, ma mère écoutait et mon cerveau-
éponge absorbait. Ça n’a pas fait de moi un expert, cependant!
Un voyage, en ce qu’on appelait un Bombardier, m’a marqué pour la vie en 1950. Imaginez qu’au lieu de suivre la route, ce véhicule, d’une douzaine de passagers, a traversé les champs, par dessus les clôtures basses des terres agricoles. Grosse tempête, les routes enneigées, ce devait être en période de fêtes, Noel, Jour de l’An.
Le Maine! Ma mère y avait de la famille, entre autre, des cousins
qu’on disait « éloignés ». En effet, pour cette époque, ils étaient éloignés dans les deux sens du mot. L’expérience, vacances aux USA, pour moi, est entachée par leur arrogance. Il suffit de sortir des zones touristiques, pour le constater. En 1969, j’ai été offusqué
par une américaine, à un guichet de parc d’amusement, lorsqu’elle a refusé un dix cent Canadien parmi toutes les pièces que je lui donnais.
Elle m’a dit: »Sorry we do’nt accept tokens! » Imaginez, qualifier de jetons, ma monnaie canadienne! Mon jeune 24 ans en a été offusqué. Bon! J’ai réalisé, plus tard, qu’elle était ignorante. Enfin c’est ce que je me suis dis. Maintenant, bientôt 68 ans, avec tout ce que cette nation fait dans le monde, je crois sincèrement que le mot « arrogant » s’applique très bien. Depuis ce temps, fini, les vacances dans le sud!
Les autochtones dit « sauvages », expression, à mon sens, péjorative, était et est toujours un manque total de respect, bien que techniquement appliquable, je pouvais en voir régulièrement dans mon village, et plus tard, des métis dans ma famille. Techniquement, les Mormons, Amishs et Quakers peuvent être qualifié de « sauvages »(lisez la définition du mot dans le Larousse), mais le mot me choque. Ce mot fait partie du comportement aberrant de certains humains, hélas en trop grand nombre, qui utilisent des armes à feu contre l’humain et des fléchettes, de type seringue, bourrée de soporifique, pour les animaux.
Et, plus tard, des métis dans ma famille.
Désolé pour les fautes d’orthographe.
La musique entendue pendant mon enfance est celle d’une radio semi-rurale : western, commerciale américaine et populaire québécoise. Au cours classique, j’ai bien essayé les Claude Léveillé et Gilles Vigneault, mais peine perdue, les groupes british envahissaient mon espace. Beatles, Dave Clark Five…Aujourd’hui, toujours peu capable d’entendre du classique, sauf le violon magique d’Angèle Dubeau et la belle et puissante voix de Marc Hervieux.
Quant à moi, il m’a fallu attendre le milieu de la vingtaine pour aller flairer du côté de la plage d’Old Orchard. Frites, pizza, bières américaines, soleil humide, sable dans les sandales, voisins du Québec…Folle jeunesse.
Fin soixantaine, Claude Gauthier, Robert Charlebois, Patrick Watson, The Tenors, Alexandre Désilets et autres viennent me chercher. Un bon livre réussit toujours davantage à créer chez moi une ambiance. Lors de mes marches quotidiennes, le pouvoir du rêve l’emporte sur un MP3. La musique n’est qu’une facette de notre personnalité.
Un de ces samedis soirs, à la TV de Radio-Canada, ne serait-il pas agréable d’entrer dans l’univers d’un Claude Jasmin, reçu par France Beaudoin! Le verbo-moteur Jasmin en musique, toute nostalgie dehors!!