UNE FAUSSETÉ RÉPANDUE ?
3 décembre 2007 | 1-Tout, Lettres ouvertes, Poing-comme-net
Tourbillon futile que l’enquête à propos d’arrangements, commandée pour n’avoir pas voulu courageusement légiférer sur la laïcité de l’État. Pleutre M. Charest. Parlons d’une fausseté grave qui se répand,propagée par certains nouveaux venus, aussi par de vieux citoyens d’ici. Et vive le « racisme inverti », qui consiste à n’apprécier que les étrangers, à s’auto- mépriser. C’est très courant par les temps qui courent.
« Racisme inverti », une malade pernicieuse qui consiste, à l’inverse des « racistes ordinaires », à non plus à craindre les émigrants, -xénophobie-, au contraire il est celui, complexé, qui se méfie systématiquement de ses propres compatriotes. « Racisme inverti » est l’expression inventée par feu le solide écrivain, Paul Toupin. Un vice, disons le mot. Il est courant chez les peuples colonisés, longtemps dominés. Un exemple : avant l’indépendance, plein d’Algériens se méprisaient, craignaient leur propre liberté, répandaient des calomnies sur eux-mêmes : « Incapables, on saura pas faire aussi bien que nos « bons maîtres », les Français. Algériens égalent légions d’imbéciles, nation de vauriens ! Classique attitude méprisable, cela dans toutes les ex-colonies aux moments de lutte pour se libérer du colonisateur.
Eh bien, lisez certains de nos gazetiers, des « collabos » qui nous insultent, en répandant ce fiel pernicieux. « Non à la liberté, on est tous des « pas bons! » Triste en diable. Bon, parlons donc de cette fausseté qui est dans l’ordre du « racisme inverti ». On lit, on entend, par exemple chez Bouchard et son acolyte anglo bilingue, ce « Sommes tous des émigrants ! » C’est faux ! La très grande majorité des Québécois, nous avons pour ancêtres, non pas des émigrants mais des « pionniers », de simples modestes. Nuance importante. IL NE S’AGIT PAS DE CHICANER FUTILEMENT LES MOTS, MAIS AFFIRMONS QU’ IL Y A UNE DIFFÉRENCE ÉNORME ENTRE DES GENS QUI S’EXILENT DANS DES PAYS DÉVELOPPÉS COMME TOUS NOS NOUVEAUX VENUS et ceux qui s’expatriaient vers des territoire sauvages, au sens strict et accepté du mot. Nos ancêtres, des courageux « apatrides volontaires », défrichaient, semaient, récoltaient. Fondaient une civilisation. Les honnêtes migrants l’admettent volontiers. Rien à voir avec ceux qui profite -ce n’est pas honteux- d’un lieu développé, d’un pays organisé. D’une ville bien installée, construite, depuis des siècles.
Ces « nouveaux venus », d’hier ou de 1800, de 1900 ou 2007 ne sont pas du tout des colons, des pionniers. Ils sont des émigrants et bienvenus. Il faut s’enrager d’entendre nos « raciste invertis » car vouloir amalgamer valeureux et audacieux « pionniers » et « émigrants » est une bêtise grave Et doit être dénoncée.
Tout comme il faut abolir la sotte expression de « deux solitudes » au Canada. Il n’y a pas du tout « deux solitudes », il y a deux nations, le Québec est un pays, les Québécois, une nation (pas un simple solitude ), même Harper en convient.
Il y aura toujours des sophiste pour avancer que même Adam et Ève étaient des émigrants quand ils furent chassés de l’Éden. C’est rigolo… mais la farce cesse quand on refuse de distinguer émigrants et colons. Eux qui traversèrent un océan et cela en des temps effroyablement rudes -sans cargos rapides ou avions à jet- pour « faire de la terre » en arrachant les souches à déterrer avec un soc de charrue antique. Tel mon ancêtre en 1700.
L’émigrant doit s’enligner, le pauvre, aux bureaux chics d’Émigration- Canada, doit jurer « fidélité à la Reine d’Angleterre » dans un joli parterre à fanions unifoliés. Un vaste monde les sépare. Les émigrants honnêtes en conviendront. Tant mieux si l’émigrant trouve, dès son arrivée, des aqueducs, des égouts, de l’électricité, des protections sociales organisés avec les fonds publics des générations de Québécois. Ô lampe à l’huile du temps des abatis ! Ô temps durs des valeureux prédécesseurs aux commencements du Québec !
Soi dit en passant, il n’est pas moins ridicule, nocif et semeur de fausses vilaines querelles que ce film (« Peuple invisible ») du chanteur Desjardins. Sauf pour ces « missions » sulpiciennes, nos ancêtres n’enfermaient pas les autochtones d’ici. C’était Ottawa -ni Québec, ni le PQ- qui décidait d’attenter à la moindre intégration. Il installa ces maudites « réserves », ghettos pour les isoler. Ottawa gérait et gèrent encore les « statuts » des première nations. La tentative de « raciste inverti » du chanteur avec son complice cinéaste, est infantile, mal politisée. C’est démagogique de « monter » de pauvres amérindiens contre nous, les Québécois. Un sale job misérable. C’est un autre sujet, j’y reviendrai.
Bravo ! Magnifique et si juste. Tellement réaliste et malheureusement d’actualité.
Un jour le petit peuple se reveillera et deviendra quelque chose comme un grand peuple !