« MON BEAU SAPIN ! »
29 janvier 2008 | 1-Tout, LES BELLES HISTOIRES LAURENTIENNES
Tu t’installes un beau printemps en Laurentides. Juin 1973. Tu plantes un mignon, « tout petit», sapin et voilà qu’il a grandi. Et très vite. Un joli moignon de verdure qui a maintenant plus de 30 ans. Te voilà pris à dévisager un « géant » vert. « Mon beau sapin » (chante-la ta chanson ), jadis un nain, est devenu un obstacle pour jouir de la vue sur le lac. Avoir su, je l’aurais planté dans une haie, pas au beau milieu du terrain. J’ai bien fait avec tant d’autres boutures.
L’ancien gamin de Villeray, moi, a vécu sans jamais voir un seul pin, pas même un modeste sapin, encore moins un mélèze. Tout n’était que macadam, asphalte,. Paysage familier des citadins en quartiers populaires. Dieu merci !, dans la cour un énorme peuplier. Il fut un refuge béni pour nos cabanes-de-Tarzan. Migrants en belle Laurentie, nous devenons comme fous des arbres. Ici, à Sainte-Adèle, il y avait trois arbres : un vieux saule proche du rivage, un très vieux pommier à la mi-terrain et, près de la galerie, un érable-à-giguère. Moi, l’homme-qui-plantait-des-arbres (salut Fred Bach !) s’en donna à « pelle que veux-tu. » Nous vivons désormais en une sorte de petit boisé. Le bonheur, sauf qu’il y a ce gros sapin cacheur de belle vue. Couper ? Interdiction, selon la municipalité. Quoi, il y avait trois arbres et il sont maintenant une quarantaine !
Séraphin grogne : « La loâ, c’é la loâ ! »
UN RIVAGE À TRANSFORMER ?
Voilà autre chose: pour garder saines les eaux du lac devoir désormais céder à la nature vierge, une partie de la grève. J’ai mesuré cette marge, mis des piquets, de la corde. Domaine dédié au nouveau dieu-écolo. Payer une dîme laïque obligatoire en hommage à la mode du « en-friche ». Revenir en arrière, remords tardifs de l’homme-aux-chics-pelouses, sorte de mini-golfs à moult engrais nocifs.
Bon. Si on s’en allait ? Quittons tous nos défrichages. Si on remettait en l’état toutes nos installations humaines ? Nos villages bâtis redevenant de la forêt vierg ? Nos collines, nos vallées désertées. Comme avant le temps du Curé Labelle. Plus âme qui vive ! Plus un seul méchant humain, satanés « effardocheurs » compulsifs. Tout le Nord en un immense Parc National bien sauvage où l’on viendrait par des sentiers touffus, canot sur le dos, juste le droit d’y passer. Le nouveau « culte », admirer, béats, la Déesse Nature !
L’HOMME : UNE NUISANCE ?
Visionnez un New York déserté avec ce film : « Y am a legend ». Voyez la mégapole vidée par un fatal virus, là où poussent dans les rues plein d’ herbages, voyez les autos abandonnées changées en jardinières de buissons, un New York où gambadent des hordes de cerfs. Est-ce beau ou tragique ?
Écologie : nouvelle « religion » qui se répand -tiens- comme du lierre. À entendre des fanatiques, l’humain est de trop. Le Créateur aurait été sans jugement d’inventer l’homme ! Ces extrémistes souhaitent-ils le retour au nomadisme ? Aucun pâturage, ni ensemencement, aucune habitation. Romantisme déboussolée. Désir masochiste : revenir à « cueillettes, pêches et chasses ». Ces fondamentalistes rêvent volontiers à ce recul. Abolir à jamais tous nos progrès.
« Tout le monde, comme on dit, est pour la vertu et contre le vice. « Pour » la protection de l’environnement, « contre » les abus des conforts exagérés, j’en suis. Mais, optimiste de nature, je crois aux solutions scientifiques, aux technologies à venir qui ne cesseront jamais d’inventer. J’enrage contre les nouveaux quakers qui militent pour des reculs candides. Vigilance recommandée donc face aux écolos névrosés. Ces prédicateurs-de-catastrophes vont-ils nous organiser un suicide collectif : « Chers frères, buvons tous une ciguë fatale à genoux devant Sainte Gaïa ». C’est un puritanisme sot. N’écoutons plus ces oiseaux de malheur, nos enfants, et les enfants de nos enfants, méritent mieux. Débarrassons-nous d’un stress publicisé, au fond, stérile, démobilisateur. Leur sordide sermon du « Déjà il n’ y a plus rien à faire » est faux. La modération s’impose, avec la confiance en ceux qui étudient, cherchent et trouvent les solutions intelligentes.
Le respect de l’environnement……………….C’est pourtant si simple, le respect de ce qui nous entoure!
bonne journée monsieur Jasmin.