Chère ministresse (!), j’ai lu votre piètre « défense » face à l’accusation portée contre le régime actuel, auquel vous participez. Ça dit : « Vous devriez pas, il y a des limites au masochisme, enseigner l’anglais aux émigrants, cela aux frais des contribuables » Vous avez rétorqué : « C’est à cause du contexte québécois ». Réponse, chère ministre, bien légère, bien réductrice. La réalité, la vérité -munissez-vous en, honorable ministre, - c’est que la langue des « tout-puissants » actuels est la langue des étatsuniens. Pas vraiment celle de l’Angleterre, enlevez de la mappemonde les USA et la langue anglaise ne serait pas plus répandue ni plus populaire que l’Italien. Ou l’Allemand. Cette langue marchande, ce « basic english » international, ça n’a rien à voir, madame Yolande James, avec ce que vous nommez « le contexte québécois ». C’est un phénomène qui ne découle pas du tout du « contexte québécois »
La langue du plus puisant pays du monde c’est l’anglais pour des raisons historiques évidentes : « USA », c’est ex-colonies anglaises qui se sont émancipées dès 1775. Un empire chasse l’autre et dès après la guerre de 1914-1918, « l’autre » empire, les USA, prenait son envol. À qui le tour ? On annonce que -vers 2040 ?- ça va encore changer. Au Québec, enseignera-t-on le chinois gratuitement à nos émigrants ? Alors, s’il vous plait, lâchez-nous avec ce « contexte québécois », madame. Partout il y a une (paresseuse mais) efficace fascination pour ces USA. Partant, de l’aplatissement, une soumission. Le « fric-US » fait cela, en cinéma, en musique pop, en télés, etc. S’amènent alors, courbés, pleins de valets soumis pour accepter l’humiliant rôle de docile courroie de transmission en nos médias. Hélas !
La culture des USA menace toute les cultures. Sans des lois, fini la variété du monde ! Ce serait la plate et morne uniformité du « all american ». Certes un monde capable de fameuses réussites vus ses énormes moyens. Etats-Unis, en 2008, dominent, ravagent, écrasent. C’est un aimant terrifiant ! Ça n’est pas par indifférence envers, disons la Suède ou le Portugal, que les Céline Dion de l’univers se sont convertis aux USA. De Vancouver à Moscou, en passant par Berlin ou Bruxelles, il s’agit de déracinement consenti. Ah oui, lâchez-nous « le contexte québécois »; à Berlin comme à Paris, à Madrid comme à Rome, c’est « copions, imitons, suivons les USA ». Des Français lucides se décident enfin à freiner cette anglomanie (américomanie ?) galopante. Écoutant la radio, l’autre matin, je rigolais ferme. Chez Christiane Charrette, des Nathalie Pétrovski, des Josée Legault chicanaient l’avocat Julius Grey sur ce thème « des cours d’anglais offerts gratuitement à nos émigrants trop choyés ». Allons, plein de jeunes Québécois francos méprisent nos collèges et, secondaire achevé, filent s’inscrire à Dawson, à Concordia, à McGill. De mes petits-fils y allèrent, voir les raisons ci-haut.
« Attraction mondiale » du géant actuel donc, même en « Chine qui monte » le phénomène se répand désormais. Chère madame James, il n’y aucun « contexte québécois » là-dedans, c’est mondial. Une personne qui veut un bon job ou qui veut brasser la moindre business, à Prague ou à Budapest, un Ukrainien ou un Finlandais, se jette dans l’étude du « basic américain ». Qui est, bien entendu, de l’anglais primaire, utile pour « se comprendre » partout, échanger minimalement en rencontre d’affaires. Rien de québécois là-dedans, parler comme vous le fîtes, madame, c’est du déni de réalité (mondiale). L’émigrant, pas moins intelligent que n’importe quel franco a compris cela, pour un job un peu satisfaisant, il lui faut savoir se débrouiller in english, incontournable « actuellement ». À Rio ou à Lisbonne. Humiliant ? Eh oui ! Je gage que Vercingétorix, chef vaillant des Gaulois, avait appris quelques mots de Latin face à son envahisseur, ce puissant César. En 2008, César-qui-vit-à-Washington a, lui, des moyens séduisants d’assimilation. Oui, ciné, télé, musique rock and pop.
Ici, des masochistes inconscients, se tirent dans le pied, ils gèrent l’abondante promotion de ce gros voisin riche, cela très gratuitement. Ou ben en « voyages organisés et payés » (les junkets).. Ces cons collaborent (comme dans collabos) à leur perte à plus brève échéance qu’ils croient. Tous leurs jeunes publics prêchés une fois mieux anglaisés, iront aux sources. Aux médias-USA. Ce sera la fin de leur lectorat, la faillite, et, donc, se feront congédier. Bin bon, jeunes cons à genoux devant César !
Une réponse à “À LA BELLE « YOLANDE » À JEAN CHAREST !”
Message posté par Patricia Turcotte à la suite de l’article « À la belle Yolande… ». http://www.centpapiers.com/A-la-belle-Yolande,3666#forum11899
** À la belle Yolande…
* Petite gens de la société, je m’identifie comme les gens bien ordinaires qui vivent volontairement ou involontairement, la simplicité volontaire ; vivant bien en dessous du seuil de la pauvreté reconnu au Québec.
Pour citer un exemple se rapportant à votre texte : je ne peux que vous partager un banal fait du jour, encore une fois : j’avais reçu un cadeau à ma fête à la fin avril 08 : un téléphone sans fil d’environ $20, acheté dans un grand magasin situé à côté de chez moi : Bureau en gros.
J’essayais ce matin de lire le livre d’instruction….rien à faire….tout est en anglais, sauf l’endroit où on peut acheter des piles à $25. !
Alors, j’ai écrit sur leur site web, pour leur demander d’en envoyer un écrit dans la langue française, parce que j’ai l’ordinateur, sinon, j’aurais procédé comme je le faisais avant d’avoir accès à l’Internet, et comme bien des gens dans la société : écrire à la main à cette Cie des É.U., mais qui nous vendent des instruments pratiques tout de même, droit à côté de chez-nous dans la 87e rue au CANADA, c’est-à-dire, la 87e rue en Beauce ok !
Sinon il aurait mieux valu opter pour tout maudire ce livret en anglais, à la filière numéro 13, comme la plupart des personnes démunies le font, s’ils n’ont pas l’ordinateur et l’Internet.
Et, si je suis membre de l’Internet, c’est pas parce que j’ai gagné à la mini loto….c’est que vu que je vis comme une Tite vieille de la société, j’ai placé tout ce qui me reste sur mon salaire de non travailleur là, là où c’est le plus pratique pour moi : sur l’ordinateur et l’Internet.
Je vis en Beauce, au Québec et au Canada, et je ne parle que la langue en français ! Déjà là, je fais partie des personnes bien handicapées du Québec et du Canada.
Où des situations handicapantes ?
Saint Judes, priez pour nous !
Patricia