LA VIE, LA VIE…
6 mai 2008 | 1-Tout, LES BELLES HISTOIRES LAURENTIENNES, Poing-comme-net
Ces jours-là, émoi en médias… un lion rôdait très à l’ouest de chez moi. Imaginez un ours polaire qui, en Afrique, rôde à Ouagadougou ! Ou un chameau errant à Saint-Sauveur ! Ou un gorille, mon cher Brassens, qui court dans les rues de Sainte-Agathe ! Un kangourou sur le Plateau ? Un éléphant à une fontaine du Vieux ? Ce lion en liberté, ce fut comme une subite percée de poésie, surréaliste pas mal ! Ça rafraîchit des sobres actualités télévisées. Ça divertit de ce faux pasteur « évangélik », un certain Cormier, pédophile avocassier qui dit : « C’est elle, cette jeune enfant, qui m’a séduit ! » Non mais… Diversion aussi d’avec cet Autrichien dément qui a profité salement de tous ces amis, parents, voisins « aveugles ». Voir à TVA Denise Bombardier qui s’enrage de la conne patience des cours de justice face à d’évidentes écoeuranteries. Elle en était toute pâle, comme ahurie, démontée, renversée et avec raison ! « Quoi, quoi, nous, on se mêle de nos affaires ! », voilà la funeste attitude des gens d’aujourd’hui. L’égocentrisme actuel, à la mode. Bien incroyable en cette toute petite ville autrichienne -chienne d’existence !- de n’avoir jamais rien vu. Le louche, le bizarre. Cela durant tant de décennies. L’atroce jeu pourri d’un dominant sur des dominées !
LA VIE, LA VIE…
C’est aussi -en ce jour du lion domestique qui a rompu sa laisse- trois rencontres amusantes : à 17 heures, à ma quasi-voisine École hôtelière, une gamine délurée à qui la jeune maman offre un petit gâteau enrobé de sucre. Rieuse, elle avale goulûment le crémage, s’en pourlèche les babines, en a plein les doigts d’une main. Quand je sors, accroupie, la maman lèche les petits doigts de sa fillette. Celle-ci me voit : « Veux-tu mes doigts, toi aussi ? » Elle rit. Je ris.
À 18 heures, en ma jolie piscine de L’Excelsior, s’amènent une autre maman et sa gamine. Elle fait l’acrobate dans une bouée de sauvetage. Je la félicite à chaque tour. En silence total mais fière, elle en rajoute, en invente. Quand elle me verra quitter la baignoire, enfin elle parle : « T’en va pas ! »
Ce cri ! Ému, je dis : « Il le faut car on m’attend. » Elle rit. Je ris.
À midi, ce même jour, un sosie très amélioré de François Avard sonne à ma porte. C’est un technicien de la populaire station-radio 98,5. Pressé, il m’installe vite, en riant, un poste domestique, avec mini-régie, fier microphone et chics écouteurs de cuir noir. Me voilà bien mieux équipé pour mes topos-télé de 9h 45. Mais, parti, me voilà privé du téléphone ordinaire ! Connexions erratiques ? Je suppose qu’il reviendra ?
LA VIE, LA VIE…
La vie, la vie… c’est aussi de ranger à la cave les tapis de coco, rouler la clôture à neige du parterre, râteler des restes de feuilles mortes. Puis de sortir nos deux bécanes, les donner à huiler, à graisser chez l’ expert de la jolie vieille gare du quartier Mont Rolland.
Mai et ravi, voir, si grossis, les bourgeons de nos lilas; le violet, les mauves nombreux, le si beau blanc. Éclats bientôt avec leurs fleurs tellement odoriférantes. On formera des bouquets. À offrir. Il y a les boutons des chèvrefeuilles qui s’impatientent, toute la nature, on dirait, semble s’impatienter. Ce si long hiver québécois ! Tant de neige en 2008 !
L’eau du lac, très haute, baigne tout le terrain. Mon quai -où « Monsieur » se cachait- a dérivé pas mal, comment le ramener ? J’y vais voir mais, sous la pelouse, la boue règne et je manque de m’éjarer ! Oups ! Chantons à la Beatle, « Here come the sun » ! Qu’il vienne, vite et souvent, pour assécher mon petit marécage.
La vie, la vie… c’est notre hâte d’aller pédaler tôt, aller petit déj (Paris talk !) en terrasse proche de la gare rénovée de Val David, là, où une proprio charmante, latino exilée, fait du bien bon café. La vie, la vie… ce sera aussi pour moi, dès le 16 mai, la piscine extérieure -chauffée- à L’Excelsior, qui va rouvrir. Youpi !
Pendant quatre fois dix ans j’ai été, comme tout le monde, obligé de vivre-en-ville pour bosser ici et là… Jeunes gens, souffrez et endurez les horaires obligés, patientez, la retraite viendra un jour pour vous aussi et vous verrez, ce sera un bon temps. Ce sera le temps d’avoir le temps. Par exemple, de rire à la vue d’une gourmande gamine-au-gâteau bien sucré, ou à celle, acrobate de cinq ans, à la-bouée-rouge. Aussi avoir le temps d’admirer du haut de la côte Morin, avant d’entrer chez l’ancien-Pep -Casa del Forno- ces tranquilles éléphants, nos montagnes bien assises, sereines bêtes à gros dos plein notre horizon. Gros patafoufs verdoyants assoupis et qui se sont formées en des temps immémoriaux. Ô mes Laurentides !
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