SUR L’ÉLÉPHANT DE DAVID JASMIN-BARRIÈRE
14 novembre 2008 | 1-Tout, Lectures, Poing-comme-net
NOTES D’ANALYSE DU PAPI :
Sans aucune objectivé !
Salut David,
Ici ton vieil homme qu’on dit « encore vert » ! Ma Raymonde a lu ton ÉLÉPHANT et, dimanche, ne saura trop quoi t’en dire. Tu dois la comprendre, autodidacte, jadis modeste secrétaire, elle a pu grimper jusqu’à « réalisateur de télé » à force du poignet…et de talent certes. Elle n’a pas eu donc comme toi, (comme moi) la chance d’être initiée aux textes modernes. N’a pas lu les Aragon, Char, Éluard (mon préféré) ou nos poètes modernes d’ici, les Giguère, Brault, Lapointe,etc.
Mais m’a dit être « impressionnée » du fait de cette publication chez L’HEXAGONE, la maison d’édition de tant de « grands » poètes d’ici. Quant à moi : j’ai (de nouveau, j’avais lu ton brouillon) apprécié. J’ai bien vu ton travail, la révision (correcteur chez VLM-Littérature ?) , ton peaufinage. J’ai senti un labeur solide avec cette finale version actuellement publiée.
EXEMPLES : Acte 1, : ton : « une grêle fumante mitraille les passants »… J’aime ça. C’est du fort !
Ou encore : « Je roule sur des rails aux étiquettes en mouvement ». J’aime beaucoup.
Ou : « …que l’aube aux pattes de canard me transforme en escargot », formidable imagerie !
J’ai estimé plein de passages de L’Éléphant
dont : scène 4 : « …funambule sur sept orteils de lin ».
scène 5 : « dans d’immenses canaux…poussant des bacs d’orangers. »
Et : « L’éléphant devant moi, chauve, sauf de violence et de haine ».
ET : « Je vaux une poignée de porte, une clé et une serrure.. Extra, savoureux, choc, inattendu.
Sans oublier, Scène : 6 : « Les guêpes du génie de la lampe vrillent à travers la forêt », chapeau mon gars !
AUSSI : « les murs polymorphes se métamorphosent en aiguilles à tricoter, en machine à coudre, en chemise blanche, en jeans et en cravate orangé… » », brillant!
Tu dois ben savoir que les gens en sont aux Baudelaire, Verlaine…etc. Tu dois savoir qu’il n’y a qu’un public minoritaire pour apprécier (même en 2008) cette façon moderne de rassembler mots et images.
De là ton audace méritoire certes. Tu es déjà en 2025 ?
Ton : « Lorsque j’ai compris que les mystères viennent et puis s’en vont », oh la la, tu as ce don de t’envoler mais aussi d’atterrir en sol dur, présent et très réel. Bien.
Un Borduas ou un Claude Gauvreau, d’autres aussi, auraient apprécié de tes luminosités écrites. Mais…ici et maintenant, il n’y aura pas foule, tu le devines je suppose.
DU BON STOCK, ACTE 2 : « Assis sur une chaise indigo, l’ambiance est grenat », ah que j’estime ton sens des teintes, on sent que la couleur t’importe. Ondes ou particules élémentaires ? Fort.
Et cela : « Je n’a pas mangé ni bu depuis le toit du temple », que je goûte cela , oh oui !
Ainsi de : « L’étendue saharienne barbeau, outremer et malachite est porteuse de couleurs » Ouasch… Que c’est frappé à mon goût !
Et ton : « Du sommet orange laisse une traînée, il se présente : Pomacanthus Annularis »
De l’inouï, ici, et du mystère, bravo !
TON : …La moustache, moteur à quatre temps, propulse sur des vagues…Salvator Dali… » , surprenant, captivant.
Comme ce : » Les oiseaux ne chantent plus, la voûte pâlit à vue d’œil », ainsi il y a des moments de réalisme fort.
VOIR TON MARITIME: « La brise d’un paquebot transatlantique que casse des icebergs…
(et) Il porte des bijoux qu’il a obtenu des struthioniformes se perchant… «
(Et) ils rient de leurs dentiers javellisés… » Oh ! vraiment, tu as du jus mon cher David et un Goliath « ancien » prosateur sera sur le cul face à ce David à fronde dans la vallée juive de l’Élah. Tu continues : « Son cerveau est verrouillé par un cadenas oxydé et des algues prolifèrent dans l’aquarium de ses cellules trop grises. »
Ta liberté totale fera sans doute que ce roman (auquel tu bosses ) contiendra cette folie des mots -et des images- même dans un récit dit réaliste.
Tu le peux. Tu le dois. Tu auras ainsi une petite musique bien à toi.
ENFIN, VIVE TON « Mes chemises pleuvent de l’argile précuite » OU : « j’ai poignardé les marchands de sable… des champignons ont poussé sur mes biceps ».
OU ACTE 3 : « À mauvais chat mauvais rat. Je l’ai lu sur Wikipédia », oh, voilà des manières renversantes ces notes ultra réalistes dans un enjeu ultra poétique. Chapeau ! comme : « redescend en vrille, en vis de pierre, en phare d’Alexandrie, en piano à queue »,aïe ! j’adore ça.
ET :« deux organes de la vision Kmers jouent au football », bien bon !
Et page 35, ta liste loufoque, opérations chirurgicales que tu énumères, excellent : l’excrèse, l’hémostase, l’insufflation, Cocasse, étonnant !
Lire ce « l‘insécurité d’un tambour l’emporte sur la course » ou bien : « il émet des barrissements mystiques …et perd ses feuilles tout en floraison (l’Éléphant)…un avion survole la lac rond (*oh, est-ce Ste Adèle ?)…où… y chasser la grenouille (Ah ! souvenir de Ste-Adèle ?)
OH je lis : « cinq enfants frisés blonds droits
(*j’ai songé à mes 5 gamins chers)
Et à nos feux à Ahuntsic en 1998 lisant ton: « des bûches sèches, animées parle papier journal froissé… »
ENFIN DAVID, ce « L’Éléphant boursoufflant ..spécifique la navigation des allumettes… OU CE : « nous nos éclairons de courage », c’est très beau cela, bien parfait) AUSSI TES : « …des abeilles fabriquent déjà du miel dans mon cadavre », (image étonnante et forte)
Bon. Bref, c’est du bon, du très bon. Pas pour la foule, pour un public d’élite hélas, initié évidemment.
Saluts, ton papi, Claude
À quand les livres sur le Web ? Je ne trouve pas le livre de David dans mon coin…..