déc 282011
 

Veille de Noël et, si tard, plus un seul sapin à vendre. Nulle part. Dépit. Aller m’en scier un petit en terre-de-la-couronne. Couronne chérie du militariste-royaliste ce con de Harper. Moi en hors-la-loi avec ma sciotte ! Au journal du surlendemain de Noël, journaux, les bilans fastidieux. Les gros événements, en un ordre capricieux. Pour certains, le numéro « un » c’est le  chirurgien fou de jalousie, vaniteux déboussolé de St Jérôme, sa sauvage tuerie d’imbécile d’orgueilleux démentiel. Un  docteur en médecine qui assassine,  sauvage, un papa dénaturé, un boucher (ô chirurgie !) poignardant ses petits enfants (qu’il gardait) ! Dans un certain ordre s’alignent : deux, des Hells, bandits libérés pour cause de trop longue attente de procès, trois, le Rapport-Duchesneau, quatre, le sexooliste parisien Strauss-Khan et sa Noire qu’il assaille dans un Sofitel de Manhattan.
Silence mondial sur ma coupe illégale d’un petit sapin en forêt ! Ouf ! Attendons ce « Bye-Bye 2011», revue annuelle à la télé publique. Autre bilan. Très québécois ? Prévoir qu’il n’y aura rien sur ces étonnantes, surprenantes, révoltes en Afrique du nord. Rien sur les la mort de mon ami mort Gaston L’Heureux ou sur notre brillant cinéaste Villeneuve au bord de gager un Oscar à Hollywood bientôt. Rien sur le tueur fou de Tucson en Arizona ? Rien sur « le skieur Guay » un québécois champion du monde en ski en Allemagne. Et rien sur ce bourgeois millionnaire, François  Legault, son parti politique incolore, prudent ? Rien sur les premiers coups de « Marteau » avec l’arrestation de six fraudeurs dont cette mairesse de Boisbriand, Sylvie St-Jean ? Il faut faire rire d’abord et avant tout. Le Bye-bye une fois de plus ne sera pas une vraie « revue » de l’année 2011 ». Et pas un mot sur ce grand-père « pompette » qui renverse un vaisselier à Duvernay ? Moi. Ma honte. Je ne touchais plus au divin pastis, ma chère liqueur du temps jadis. Chez Pierre Boucher (ex-directeur du Cégep St-Laurent) mon beauf’ qui débouche une neuve fiole de son pastis. Abus. Deux grands verres ! Mon dérapage éthylique au moment de savourer la jolie bûche venue de l’École hôtelière de Ste Adèle, toute inquiète, ma tendre Raymonde qui me jettera sur les épaules « le manteau de Noé ». Devoir quitter Laval (« belle nuit,  sainte nuit…) et abandonner, hélas, les joyeuses  frimousses de quatre petits enfants gigotant au salon, à quatre pattes dans une mer de cadeaux. Le plus beau jouet-cadeau ? Tout simple : des lampes de mineurs fixés au front achetées pas cher à La Cordée. Les voilà, fous comme des balais sillonnant en riant la caverne des noirceurs, c’est à dire tout le logis dans la noirceur vaincue. Ils sont des découvreurs guidés par leurs lueurs miraculeuses. Les rires fusent.
Il est midi, lundi, au café du matin (on se leva tard), notre joie d’apercevoir par les portes-patio les premiers promeneurs de l’hiver. Ils font le tour du lac au soleil luisant ! C’est parti le vrai hiver ! Le voisin Ouellet a fait une mini-patinoire sur son rivage et un mini-feu d’artifices ce soir-là. Il y a l’anniversaire de naissance du premier et plus grand « prophète de l’amour », ce Jésus de Nazareth que les querelleurs de ce temps barbare vont crucifier à mort. Il y a aussi qu’on doit fêter le nouveau solstice, le début des jours qui vont s’allonger. Bonne nouvelle année à mes fidèles lecteurs. Que 2012 soit de paix partout. En Israël comme en Palestine, nouveau pays. Comme partout où l’on fusille dans les rues ces citoyens musulmans, nos frères humains. Qui aspirent à la démocratie.

BONNE ANNÉE GRAND NEZ !

Veille de Noël et, si tard, plus un seul sapin à vendre. Nulle part. Dépit. Aller m’en scier un petit en terre-de-la-couronne. Couronne chérie du militariste-royaliste ce con de Harper. Moi en hors-la-loi avec ma sciotte ! Au journal du surlendemain de Noël, journaux, les bilans fastidieux. Les gros événements, en un ordre capricieux. Pour certains, le numéro « un » c’est le  chirurgien fou de jalousie, vaniteux déboussolé de St Jérôme, sa sauvage tuerie d’imbécile d’orgueilleux démentiel. Un  docteur en médecine qui assassine,  sauvage, un papa dénaturé, un boucher (ô chirurgie !) poignardant ses petits enfants (qu’il gardait) ! Dans un certain ordre s’alignent : deux, des Hells, bandits libérés pour cause de trop longue attente de procès, trois, le Rapport-Duchesneau, quatre, le sexooliste parisien Strauss-Khan et sa Noire qu’il assaille dans un Sofitel de Manhattan.
Silence mondial sur ma coupe illégale d’un petit sapin en forêt ! Ouf ! Attendons ce « Bye-Bye 2011», revue annuelle à la télé publique. Autre bilan. Très québécois ? Prévoir qu’il n’y aura rien sur ces étonnantes, surprenantes, révoltes en Afrique du nord. Rien sur les la mort de mon ami mort Gaston L’Heureux ou sur notre brillant cinéaste Villeneuve au bord de gager un Oscar à Hollywood bientôt. Rien sur le tueur fou de Tucson en Arizona ? Rien sur « le skieur Guay » un québécois champion du monde en ski en Allemagne. Et rien sur ce bourgeois millionnaire, François  Legault, son parti politique incolore, prudent ? Rien sur les premiers coups de « Marteau » avec l’arrestation de six fraudeurs dont cette mairesse de Boisbriand, Sylvie St-Jean ? Il faut faire rire d’abord et avant tout. Le Bye-bye une fois de plus ne sera pas une vraie « revue » de l’année 2011 ». Et pas un mot sur ce grand-père « pompette » qui renverse un vaisselier à Duvernay ? Moi. Ma honte. Je ne touchais plus au divin pastis, ma chère liqueur du temps jadis. Chez Pierre Boucher (ex-directeur du Cégep St-Laurent) mon beauf’ qui débouche une neuve fiole de son pastis. Abus. Deux grands verres ! Mon dérapage éthylique au moment de savourer la jolie bûche venue de l’École hôtelière de Ste Adèle, toute inquiète, ma tendre Raymonde qui me jettera sur les épaules « le manteau de Noé ». Devoir quitter Laval (« belle nuit,  sainte nuit…) et abandonner, hélas, les joyeuses  frimousses de quatre petits enfants gigotant au salon, à quatre pattes dans une mer de cadeaux. Le plus beau jouet-cadeau ? Tout simple : des lampes de mineurs fixés au front achetées pas cher à La Cordée. Les voilà, fous comme des balais sillonnant en riant la caverne des noirceurs, c’est à dire tout le logis dans la noirceur vaincue. Ils sont des découvreurs guidés par leurs lueurs miraculeuses. Les rires fusent.
Il est midi, lundi, au café du matin (on se leva tard), notre joie d’apercevoir par les portes-patio les premiers promeneurs de l’hiver. Ils font le tour du lac au soleil luisant ! C’est parti le vrai hiver ! Le voisin Ouellet a fait une mini-patinoire sur son rivage et un mini-feu d’artifices ce soir-là. Il y a l’anniversaire de naissance du premier et plus grand « prophète de l’amour », ce Jésus de Nazareth que les querelleurs de ce temps barbare vont crucifier à mort. Il y a aussi qu’on doit fêter le nouveau solstice, le début des jours qui vont s’allonger. Bonne nouvelle année à mes fidèles lecteurs. Que 2012 soit de paix partout. En Israël comme en Palestine, nouveau pays. Comme partout où l’on fusille dans les rues ces citoyens musulmans, nos frères humains. Qui aspirent à la démocratie.

 

Errata: c’est pas Villeneuve (« Incendies »)  mais Falardeau (« M.Lazhar ») qui ira aux Oscars.

mai 202010
 

Ce mardi-là, je suis allé jeter un œil dans un sombre enclos, j’ai vu la rangée de guetteurs: ô, gagner un lot au jeu de vidéo-poker ! Magasin aux illusions avec « bandits manchots », chassés jadis, installés par l’État pour vider les poches des « croyants » du fatum grec ! Je venais du Calumet, à côté, pour acheter ma pitance-actualités. J’y allais déjà à vingt ans et je ne permettrai à personne de dire que c’est le plus bel âge. J’aimais ce bel hebdo « Arts et spectacles », made in Paris, France. Je grimpe toujours, à pied : magasins ou ex-restos « à louer » souvent. Au 31 Morin vivait le docteur Rochon et sa fille Pauline, l’âme du Centre d’Art, mon employeur. Un peu plus haut, le « Citrus », modeste bistrot à terrasse « très » parfait pour  une bouffe originale, J’y étais hier ! Où il y a le parc Aubert, S’AGITAIT la Grosse Madame et son caboulot du coin. Démoli. Ce bout de la rue Morin avait des airs de far wesT. Il n’en reste que la maison de briques du « El Forno ». En face l’épicerie-boucherie Blondin, pas loin, un petit hôtel, « Le Chateauguay », disparu. En dessous, son pub d’où je voyais parfois sortir mon camarade Grignon, capot de chat au vent, marmottant au vent du nord de 1950 !

Suffit les souvenirs, je rentre et coup de fil du Jean-Paul Voisin : « Y a un orignal sur ta grève, va voir ! » Vite, je cherche l’appareil-photo, puis les jumelles et quand je descend l’escalier, trop tard. Vrai yatch-à-moteur la bête accoste déjà en face, au rivage du Chantecler. Des témoins abondent. Voisine Ouellet : « Il descendait à l’épouvante dans la rue, comme revenant de l’église ! » Pieux animal ? Messe basse ? Maurice Voisin :  « J’allais porter mon sac de déchets et paf !, face à face, c’était une femelle ! » Oh, une fugueuse des bois du Sommet Bleu ? Ado délinquante ? Le calme revenu…à midi, encore ce petit bonheur, au ciel du village, d’entendre sonner nos cloches, l’air vibrant, rue Lesage. «  C’est l’Angélus », ma mère chantait toujours.

« L’économie en reprise », titre Le Devoir centenaire. Vrai ?  Preuve : j’ai pu vite vendre mon pédalo et j’ai acheté une toute légère chaloupe au Susuki de Ste Agathe, 48 livres ! Puis, des coussins au Rona de Gaston Miron, un grand drapeau chez Canadian Tires et… à notre Rona-Riopel… oui, oui, une scie à chaîne. Pas pour moi. Un soudain besoin de madame, allez-vous me croire ? Ma tendre et si douce Raymonde veut émonder des tas d’anciens bosquets de chèvrefeuilles  mourants. Oh, ça va être un Massacre à la tronçonneuse, je le crains, chers lecteurs. Je songe à ma vaillante mère, pour couper un petit brin du peuplier de la cour, maman appelait à grands cris son mari, mon père.

Les temps changent et c’est ainsi qu’une  jeune « fille orignale » se garroche vers l’église ! Mécréante, impie, elle fait la nique au curé pour débouler toute une rue pavé et puis nargue mon voisin (qui a rénové la maison du Notaire Potiron (oui !), Maurice Lagacé. Puis, la « fille » court se faufiler entre nos haies et,  rut maudit,  va plonger dans le lac Rond pour, sans doute, rejoindre au Loup-Garou de l’ouest, un de ces « p’tits maudits boms ». Ce ceux qui défient le sermon inhumain des cardinaux cathos, sauce Ouellette.

Eh,bin bon !

fév 032010
 

Voir des chiens attelés à des traîneaux qui courent sur le lac en ce beau dimanche ensoleillé, chargés d’enfants rieurs, nous plonge dans des images des temps anciens. Pour beaucoup, c’est l’image nostalgique frugal de mes arrières grands-parents. Ô les hivers d’antan, mes chers vieux morts !

Revoir comme ces photos jaunies dans un vieil album trouvé chez un regrattier. Ces chiens, langues sorties, sur le lac Rond ? Une plongée dans cet univers arctique exotique. Enfants, nous imaginions avec frayeur l’existence rude en ce pays des « Esquimaux ». Bonjour Jack London, bonjour Yves Thériault et ton héros Agakuk !

Ce même jour mais le soir, découvrir le joli tout blanc portable. Sur la table-à-café d’un couple bien-aimé à Val David. À ta demande, ils te cherchent —te trouveront illico— le nom de la capitale de la Nouvelle Calédonie. Là où un petit-fils grandi séjourne avec sa blonde Jade ! Soudain, surgissent de là-bas, les saluts de ce Thomas Jasmin. Message rue Saint-Michel venu de « l’envers » de notre planète, à 30 heures d’avion ! Jadis, un mois ne suffisait pas à correspondre !

Progrès, salut et mes vieux traîneaux qui filent sur le lac ! Ce portable, c’est merveille à constater, ces jeunesses s’appropriant n’importe quelle neuve machine, capables d’intégrer la neuve patente ! Tiens, achat (enfin !) d’un cellulaire, cette semaine, en cas d’accident en auto et, hélas, beaucoup de temps à examiner ses pouvoirs. Pauvres vieux qui vivons « tout écartillé », cher Charlebois, entre passé et présent. La nostalgie embarrasse une jeunesse qui se moque si j’ose interrompre le film du présent pour fouiller mes rétroviseurs. Soudain… l’actualité frappe, ouste les vieux traîneaux, crac !, un jury de cour s’avorte ! Bang ! Des escrocs sourient. Pourquoi donc ce fiasco ? Relire le grand Jean Racine. Celui des plaideurs ! Les légalistes du noble Ministère de la Justice ont joué les experts. Bafouaient les citoyens, jurés de bonne foi. Ces noires corneilles ont tressé « mille et une » accusations juste pour enfirouaper des gens normaux, ordinaires, comme vous et moi.

Ces bandits en soutanes noires au palais qu’ils merdisent sont des abrutis-en-justiciaireries. Scandaleux, madame l’aveugle et muette, Kathleen V., ministresse de mes deux fesses, votre silence sur cette saloperie de vos fonctionnaires saoulés d’avocasseries, une lâcheté. Les voleurs rigolent. Leurs défenseurs sont morts de rire. Le peuple investisseur de bonne foi a été  cocufié et cette cour, m’sieur le juge Wagner qui se tait aussi, un burlesque ! Madame-la-ministre, intimidée par ses « fous » en jaquette noire se cache ! Ses sous-ministres et procureurs se tapent les cuisses.  Madame : ce qui vient de se passer est dégueulasse.  Bon…c’est la vie, dehors, mes vieux traîneaux filent, mes joyeux patineurs colorent tout, les mignons toutous-en-laisse paradent… il y avait l’actualité et Don-qui-se-choque se révolte. L’ex-polémiste veille encore. Moi qui veut tant m’éloigner des foires d’empoigne… La justice à Québec me fait m’incliner, pas par respect, par envie de vomir !

août 072009
 
Tout jeune, j’entendais toutes ces moqueries sur Outremont. Jalousie ? On parlait de cette banlieue du centre-ville comme d’un ghetto snob. Mondain. D’un lieu de pédants. J’écoutais. Je ne savais rien. Les adultes, parents, voisins, amis de la famille répétaient les «scies» anciennes. Des propos de commères ?
Je répétais volontiers dans mon Villeray les critiques, les horions, les blagues méchantes sur ce petit territoire de «riches infâmes, égotistes, durs, fermés, avares, etc.». Les blagues méchantes allaient bon train, en s’amplifiant. Une toute petite ville de très grands bourgeois mesquins, quasi-asociaux. Une petite cité avantagée, vaniteuse, remplie de gens importants, mais aussi de gens louches. De bandits cravatés quoi ?

Il a fallu que j’y emménage en 1986 pour découvrir… quoi donc ? Un simple village. Avec, pas loin, ses magasins, boucherie, épicerie, cordonnerie, quincaillerie, plombier, etc., etc. Ses églises et ses modestes synagogues. Bien entendu, il y avait aussi du vrai. Il y avait une partie de la ville aux habitations vraiment luxueuses. Des habitations en orme, de mini châteaux, de véritables manoirs opulents au sud, le long du Mont-Royal. Mais il y avait aussi de simples rues dans tout un secteur d’Outremont, au nord, où des gens vivaient apparemment bien modestement. Loin des «fions» insultants de ma jeunesse innocente. Il y avait à Outremont des maisons à trois étages, comme dans Villeray, des bâtiments de style ouvriériste quoi, fréquents au nord de la rue Van Horne surtout.

Je découvrais en 1986 des parcs. Autour de chez moi, trois parcs ! Dans mon enfance il n’y avait qu’un parc. Un grand certes. Le Jarry. Et puis, à Outremont-ma-chère, il y avait des arbres, beaucoup d’arbres; Cela, oui, faisait de ma nouvelle ville, un lieu formidable. Durant la belle saison, tous ces feuillus ne faisaient pas que de l’ombre, mais une sorte de décor. Décor si vivant, si remuant, chuintant les jours de bon vent. Les rues donc installées en un naturalisme épatant. Magnifique cela.

Et j’enrage chaque fois que j’ai l’occasion d’aller dans une de ces neuves banlieues (dans les couronnes, au nord comme au sud) et que je découvre chaque fois (à Fabreville la dernière fois) très navré, choqué vraiment, l’absence «totale» des arbres. Cela coûte si peu ! Planter deux arbres dans son parterre, c’est facile, pas cher, c’est simple. Je ne saisis pas la raison de cette paresse niaise.

J’ai aussi découvert à Outremont toute une population de gens instruits. Cela fait un peuple courtois, fort aimable et sociable le plus souvent. La proximité d’une grande université fait toujours cela, bien entendu, à Boston comme à Baltimore.

Non, on m’avait menti. On avait odieusement caricaturé. Jalousie ? C’est plausible. Je ne dis pas qu’il n’y a aucun bandit (cravaté ou non) à Outremont. Il y en partout. Je ne dis pas davantage qu’Outremont est dépourvu d’idiots, de cons, de sottes, de voyous, de «gosses de riches» mal élevés. Non, oh non ! Je dis que cette étrange petite banlieue au coeur de la métropole, devenu un arrondissement, n’a rien d’un ghetto-de-richards, de parvenus ou de nouveaux riches. C’est une diffamation imbécile. Qui chantait qu’il y avait des écoles et des églises à Las Vegas ? À Outremont, j’ai même vu un SDF, oui, oui, un vagabond en loques, s’installant dans un coin de garage désert, sale, «à vendre», pour y passer la nuit ! Tante Rose-Alba se serait étouffée, n’en aurait pas cru ses yeux, elle qui nous répétait : «À Outremont, l’argent pousse dans leurs maudits arbres qui encombrent partout!»

août 022008
 

Ah, les actualités ! Ma joie et aussi mon désespoir parfois.

Un grand auteur britannique a dit : « ma Bible et mon journal du matin, mes deux nécessités ! » Il y a du vrai ? Le hasard fait les choses diablement amusantes parfois. Ainsi, un matin, j’ouvre mon quotidien et je lis sur une seule colonne, une seule,  quatre brefs articles.

Voilà tout un monde, le nôtre, en cet été de 2008,  en résumé. De haut en bas : un voleur, une sotte, un fou et enfin un con. En haut de la pile : lisons que le magouilleur pro-fédération, « chum » de Chrétien-l’innocent, Charly Guité, vient de perdre en Cour d’appel. Ce grand, ce très haut fonctionnaire « rouge » à Ottawa, ce non-élu qui brassait notre argent public pour faire pavoiser ses feuilles d’érable et autres cadeaux, eh bien trois juges le redisent : « coupable ». Preuve accablante, disent-ils. Ce cow-boy aux bottes larges était jaloux des autres voleurs, les Jean Brault (30 mois) , Paul Coffin (18 mois) . En juin 2006, le sieur « patroneux » a pris 42 mois de prison, lui ! Les deux larrons, eux, avaient plaidé coupable. Il avait refusé de témoigner à son procès, le voleur-controleur des gaspillages éhontés du trésor commun.

Juste en dessous du sinistre « botté », une sotte. L’ex-athlète reconnue coupable d’enlèvement ( de son enfant !), en septembre 2007; Morin, un juge, autorise la reprise du procès. Trois juges vont s’asseoir sur le bout du banc. Jugée « coupable » avec absolution partielle (!) et probation de deux ans, Myriam Bédard.  Un certain John Pepper (!), avocat de Mme. Bédard, veut un acquittement, c’est simple ! On a pu observer (en septembre) une sorte de « gourou » grimaceur , -amateur de tableaux de Casserman-, aux traces et aux trousses de la jeune championne de jadis. Nous avons été nombreux à craindre de la manipulation. Un juge dit à ce Pepper : « Bon, on va refaire le procès ». Ouin… La sotte avait osé amener sa fillette avec elle dans une sorte de tentative (apparente) de fuite aux USA. L’ex-mari n’avait pas apprécié, comme on sait. Pauvres enfants de couples en querelles : des proies, des victimes !

En bas de colonne : un con. Voici même le con des cons ! Un vrai fou ! Un jeune joueur de hockey, au Royaume du Saguenay, Jonathan son nom, le fils d’une immense vedette qui est proprio d’un club « junior », et « le » vrai  coach, soudain ce dénommé Jonathan Roy, en cours de joute, perd les pédales. 19 ans, pas cinq ans, 19 ! Colère subite incompréhensible ! Un gros et vieux bébé ? La foule hurle, n,En revient pas. Il patine vers l’autre gardien des buts, le tapoche, le cogne, le boxe, le frappe…et son rival, aucunement intéressé à la bagarre générale qui se déroule, se laisse faire ! Un très large public (à la télé) a vu le comportement du jeune con. Un grand malade ? Un cas d’asile ? On sait pas. Voilà qu’on vient de brandir : six mois de prison ! Oh ! Ou bien : $2,00.00 en amendes ? On verra. Procès suivi en vue. Quatre mois plus tard…Il va y avoir donc procès « au civil », comme on dit. Le con ne doit plus avoir envie de ricaner ni de lever un index stupide, celui d’un jeune cogneur stupide.

N’oublions pas le fou ! Alors là, c’est le mystère. L’incroyable. Dans un bus Greyhound, compagnie fiable et reconnue, un passager, un client, un homme anonyme,  soudainement, sort un couteau. À ses côtés un jeune homme roupille. Voilà  que l’homme au couteau frappe l’ewndormi !!!. 40 fois ! Une violence de cinéma d’horreur au Manitoba. Tous le monde se sauve. On bloque le mécanisme d’ouverture des portes du bus. Voilà le fou enfermé. Il va cuper la tête du poignardé ! Vraiment c’est le cauchemar ! Les policiers accourus devront parlementer avec le dément. Craignaient-ils le suicide ? Le fou… qui arpente le couloir du véhicule une tête coupée à la main… finira pas se rendre. Les 37 qui venaient d’Edmonton et se dirigeaient vers Winnipeg vont certainement faire de bien mauvais rêves et pendant longtemps.

Ainsi va le monde parfois. Il pleut et…il pleut. Juillet fut bien moche… Août…bien… hum…on verra bien. Une chose va durer beau temps ou mauvais temps : il y aura d’autres sottes, d’autres cons et bien des voleurs et, espérons-le, le moins de fous possible. Prenez en paix le bus pour un voyage agréable, il est rare qu’un fou surgisse, Dieu merci ! Mais rien ne nous préserve des sottes, des cons et surtout des voleurs. À Ottawa ou ailleurs.

juil 232008
 

Je viens de lire encore une attaque contre les médias; les communications quoi. Comme chez le fabuliste Lafontaine (« puisqu’il  faut l’appeler par son nom »), on y voit « le » coupable, « le » grand responsable de nos malheurs. Tirons sur le messager ! Cassandre, annonceur de nouvelles embarrassantes, gênantes ? À fusiller ! Un Mario Roy vient de fustiger… la presse. et autres canaux. Un Pratte le fit et tant d’autres. Des éditorialistes, juges haut-perchés, nous disent en pleine face que leurs collègues, confrères en tous genres, sont des filous, des macaques, des ganaches…des dangereux ! Étonnante attitude  cela, non ?

Le Mario de La Presse, s’attaquant aux « mauvaises nouvelles stressantes » termine sa charge anti-médias (anti La Presse donc ?) par : « Le Prozac a maintenant triplé chez les ados ». On sait pourtant que les ados ne lisent guère les journaux ! Il écrit aussi : « le bon peuple en redemande », (des frousses, des peurs). Oh, cette hauteur : « le bon peuple » ! Quel mépris ! Plein de Roy, bien au dessus des mêlées populistes,  de cette manière noble,  s’en prennent à « la présence médiatique, ses frissons virtuels…dans une société au fond sécuritaire mais qu’on finira par voir comme la plus dangereuse, la plus violente. »

Chez moi « l’heure des actualités » est comme sacrée en début comme en fin de journée mais je connais des citoyens ultra sensibles (?) qui ne lisent plus les nouvelles dans les journaux ni ne les écoutent à la radio ou à la télé. On plaque un bâillon perpétuel sur la sale gueule à débiter des pronostics sombres. Tous les Cassandre de ce monde empêchent nos petits bonheurs ! «  Ferme-la! » Et puis quoi ? Bouchons-nous les yeux et les oreilles ? C’est vrai et je ne suis pas sans péché qu’il nous arrive parfois de ces envies de fermer le clapet des annonceurs déprimants. Par santé mentale. Par besoin d’hygiène primaire. Mais je résiste. Il importe que le citoyen reste lucide, courageux aussi. Qu’il sache bien que l’humanité contient sans cesse son lot de voleurs, de bandits, de rastaquouères vicieux. Certains jours, c’est du « Allo Police » sordide à toutes les manchettes, non ? Pédophilie, suicides, infanticides, viols horribles, etc.

On peut bien reprocher la tendance (très ancienne) de faire grande part de ce qui va mal. On peut souhaiter plus d’espace et de temps d’antenne aux bonnes nouvelles que l’on néglige (qui ne feraient pas lire, pas vendre le journal, dit le petit chef à son pupitre). Cela souhaité -davantage de clarté sur ce qui fonctionne- il n’en reste pas moins qu’il serait imbécile de cacher tout ce qui grince dans le monde, loin d’ici (Irak ou Iran) ou à nos portes. Mais cette crainte de voir les jeunes déprimer est une très sotte bêtise. Allons, allons, chaque être vivant normalement constitué sait faire la part des choses. La jeunesse comprend bien que l’être humain, dans sa grande majorité, est bon. Sain. Qu’il sait de quel côté se situe le bien et le mal. La jeunesse actuelle est ni meilleure ni pire qu’avant. Elle fait face évidemment à de terribles situations, inédites aux aînés. Et puis quoi ? Étant optimiste -normal- de nature, je fais le pari que les jeunes sont très capables de lire, d’entendre,  à 17 h. ou à 22 h., le sombre menu des « nouvelles du jour » et cela sans sombrer dans la dépression totale.

Vive les places, désormais multiples, où l’on append tout sur les actualité. Il y a eu assez d’époques quand l’on dissimulait les réalités aux peuples, à ces masses indignes, n’est-ce pas de tout savoir, jauger, analyser. Assez de ces temps anciens où les nouvelles étaient cachées, censurées, réservés seulement aux aristocrates et autres décideurs, potentats, seuls détenteurs du bon jugement. La démocratie exige le dévoilement des actes de ceux qui règnent, avec des moyens énormes, ou qui nous gouvernent, élus aimés ou, au contraire, regrettés. Ceux aussi qui nous exploitent sans vergogne ! La seule affaire à craindre est le silence imposé (salut pauvre Afrique !) par des potentats, des tyrans, des despotes maléfiques. Et la puissance étonnante de certains proprios de médias qui, mauvais citoyens, très capables de camoufler les horreurs perpétrés. Non, l’homme n’est pas un animal inquiet, cher Mario, l’homme est un être qui tend à la lumière.

juin 102008
 

      J’ÉCOUTE JASER LES GENS QUI ATTENDENT COMME MOI LES VENTES « DES DEVOIRS CULINAIRES ». ON S’INQUIÈTE : « ENCORE DES CHARS DE POLICE DANS NOTRE RUE ».

        À les écouter ce n’est pas la première visite de nos constables en voiture au Sommet Bleu. À les entendre, il y a « du monde bien louche » dans leurs parages. Comme toujours, je lis. Ne capte que des bribes des conversations, assez pour saisir qu’il ne se passe jamais beaucoup de temps entre une arrivée des policiers et… une autre ! Comme tant de gens d’ici, j’ai déjà entendu la rumeur publique : « L’ancien village de Séraphin Poudrier est devenu une place-de-pègre ».   

        Hon ! Inflation verbale ? Comme on dit : « théorie de complot » ? Un loustic m’énumérant un lot de commerces : « Tout ça, mon cher, c’est la propriété d’une « famille de bandits » originaire de Saint-Henri ! » Ouen ! Tu me dis pas, chose ? Un hurluberlu en rajoute : « Si tu questionnes en haut lieu, tu sauras que la place icitte est infestée de dealers de drogues. Tu as bien vu, récemment, ces deux importantes descentes de police ? »

 DANS LES MARCHES DE L’ÉGLISE ? 

         Un jour, à un policier venu chez moi pour un vol bénin, je dis : « Que dites-vous là, tous ces petits vols de radio, télé etc., pour se procurer de la drogue, ici, en mon si calme village ? » Sa réponse : « De la drogue, m’sieur, on en trouve ici jusque sur les marches de l’église. » Bigre de bigre ! Souvenir : en 1975, je confie hors d’ondes au gras animateur de TVA : « Je songe à m’installer à Sainte-Adèle. » Réal Giguère aussitôt : « À Sainte-Adèle ? Mais c’est une « place de maffieux » ça, mon vieux ! » J’avais cru à une blague mais on me redira souvent cela ! On me montra un « grosse cabane » en bordure du lac : « Tu vois ça, en face ?, ce fut la demeure d’un « Cotroni » et son locataire actuel est un illustre membre de la cosa nostra. Plus tard, déménagement: « C’est maintenant le logis d’un criminaliste très lié au monde interlope ». Eh b’en !

 CADAVRES DANS NOS CANIVEAUX !

    Comme tout le monde, j’ai appris un matin que la police avait découvert un macchabée percé de balles, abandonné dans un caniveau de l’une de nos rues ! Je me disais : « Ça arrive partout, une fois par décennie ! » «  Non, me disaient certains Adélois, c’est une fois par année ! Au moins ! » Seigneur ! Comme l’on chantait jadis : « Y a des églises à Las Vegas, y a des écoles… »…mais mon village, ici, en village-du-péché; lira-t-on un jour à son entrée : Welcome ! Ste-Adele, Sin’s village ? En réalité, dès qu’un lieu devient populaire, bien garni d’endroits où danser, où prendre un coup et draguer des puppets grimées, on y dénichera des gens du monde interlope.

       Rien à faire, ces parasites circulent en coulisses, escrocs qui guettent les jeunes proies aux caractères mous. Aux faibles résistances. Il n’en manque jamais -dans aucun bar à la mode- de ces jeunes mollusques avides de fonne noére, en quête d’excitants, de stupéfiants, d’hallucinogènes divers. Ils n’ont pas de vie. Alors ils s’en imaginent une, c’est ainsi partout en Occident. Et aussi à Bangkok ou à Bali désormais. La jet-set voyage ! À Sainte-Adèle, en 1950 quand j’étais un skieur de 20 ans, quand Giuseppe -dit Peppé- Cotroni régnait, déjà courrait dame rumeur avec ce « Sainte-Adèle-la-maffieuse ». En 1960, là où s’étiole, désert, verdit, ce neuf « Parc des Familles », le très fringant dancing nommé Red Room (sous l’hôtel Montclair démoli) rassemblait des foules denses et y circulaient bien des… matières !

LE MONDE EST BON

       Mais la réalité -c’est enrageant pour les délirants

pranoïaques- est toujours variée. Il y a à Sainte-Adèle, du bon monde. Des gens d’une civilité exquise, j’en connais, paisibles et cultivés. Comme à Saint-Sauveur ou à Sainte-Agathe, on y trouve des associations diverses, caritatives, dévouées, avec des buts sociaux nobles et variés. Un peu partout en Laurentie, des bénévoles se dévouent sans compter. Certes, la police surgira encore sur la colline du Sommet Bleu mais il reste que le monde est bon. Le plus souvent.

        Tantôt, sauçé tout joyeux dans « ma » piscine de L’Excelsior, je jonglais : il se peut qu’en ce moment même deux motards -ex-amis de Miss Couillard ?- en chics complet-veston, se concertent en cachette. Rue Morin ou Boulevard Sainte-Adèle. Projet ? La mort d’un gêneur. On trouvera encore un exécuté dans le caniveau. Pis ? C’est un monde à part et l’assassiné sait fort bien pourquoi il ne respirera plus, allez. La majorité peut dormir en paix, pas vrai ?

 

déc 252006
 

On est pas des chics bandits en « grey flannel suit » pour cacher notre fric de contribuables solidaires dans des îles du sud. Non, vous et moi, on crache volontiers du fric pour la santé et l’éducation. Et, citoyen chanceux j’en cracherais davantage pour faire s’épanouir tous ces « suds » pauvres et retenir ainsi, dans leur patrie, tous ces migrants qui se font apatrides —« le plus grand des malheurs », selon Dostoïevski.

Y a-t-il du gaspillage éhonté même au domaine culturel ? Oh oui hélas, dans ce rayon, la culture, qui m’est familier, c’est plein de « notre argent » de contribuables abusés —fourrés— qui est jeté par les fenêtres. L’excellent critique Martin Bilodeau —autre scandalisé avec raison— raconte cette dilapidation de nos économies confiées à des fonctionnaires-en-cinéma. Bien savoir ceci d’abord : vous demandez-vous où se cachent tant de pseudos-créateurs aux carrières inabouties ? Réponse : ils jouent les juges. Ils se réfugient en « experts » un peu partout dans les officines de nos agences culturelles. Ces has-been précoces ramassent ainsi du pognon et décident, font le tri des projets, donnent le « OK » à des conneries le plus souvent. Un seul exemple ? Les fameuses « enveloppes » de cash pour notre cinéma dit commercial. Il s’agit pas de « pinottes », il s’agit de millions et millions de nos impots et taxes virant en lamentables gaspillages. Il y a eu « Nouvelle France », le flop, il y a « Duo », autre échouerie, il y a « Roméo et Juliette », « une ânerie, dit Bilodeau » et la liste qu’un reporter devra dresser est fort longue.

Ah, si j’étais ministre !, je ferais le grand ménage. L’argent public irait à deux catégories de candidats. Un, les solides, les forts, les consacrés qui ont donné des preuves évidentes et reconnues de talent. Bref, les sérieux, les doués. Et deux, les jeunes personnes débutantes. Il faut donner leur « première chance » aux aspirants, au moins une fois. Tout ce qui végète, taponne, tatillonne, bégaie, redonde, qui sont des médiocres perpétuels, dehors ! La porte ! Car il y a un vaste « marécage » de noms surfaits dont il faut nous débarrasser. Nettoyons cette écurie où se ruent des avortons-artistes, ambitieux aveuglés. Ce serait une économie de « fortunes » en argent public, je vous jure.

Comment juger ces (deux) sortes de projets de films ? Facile, pas besoin de ratiocineurs, savants stériles, mais non, on organise une loterie selon le budget de tel agence. Oui, oui, un tirage au sort. Car… Car la réalité est terrifiante : nul ne sait ce qui sera bon, bien fait, étonnant au bout du compte, le film tourné, monté, mis en boite. Personne ne peut deviner. Ça fait mal à savoir mais c’est un fait têtu. Les pros francs et sincères vous l’avoueraient. La création est un mystère ! Rien à voir —produit fini— avec la lecture de l’encombrante paperasse, la bible, les vantardises du rédacteur de scénario la main tendue. Sur le papier c’est « ceci », un chef d’œuvre bien entendu, rendu en salle, ce sera « cela », un navet. De la merde ! Ou, au contraire, chiche et pauvre sur papier, richissime de sens à l’écran. On a vu ça et très souvent !

On ferait de cette manière l’économie des multiples réunions, surtout de ces « ordres-de-réécrire ». On a vu des échecs à très haute échelle alors que ces p’tits juges-à-la-con faisaient ré-ré-écrire dix, quinze fois même, tel et tel scénario. Quel journaliste ira enquêter là-dedsus ?, ce serait un scandale gigantesque. En art, il faut s’y résigner, il n’y a pas de règle, pas de chemin sûr, pas de recette, pas de gammique. Tel scénario inquiétant à lire, bizarre, original, apparemment « mal foutu », à dangereux risque, peut se transformer en cours de tournage en un film unique, magnifique, neuf de ton, extraordinaire. C’est bien connu et c’est très enrageant cette « dure réalité » pour les financiers —privés ou d’État. Mais rien à faire.

Alors quoi ? Au chômage tous ces comités d’experts-de-mes-deux-fesses, tous ces jurys illusionnés, à Téléfilm comme à la Sodec. Ces ex-artistes déchus, pairs jaloux, tatillons qui courent le cachet ou le jeton-à-séance-payante, oui, dehors ! On accorde donc de l’aide à tous ceux qui se sont fait un nom important car il est essentiel d’encourager les carrières éprouvé et aux jeunes nouveaux venus. Les autres, au panier ! Refuser —comme on l’a fait— une subvention à un Denys Arcand ou à un Robert Lepage c’est d’une bêtise grave, un affront, une insulte. Ce sont les Jutra (un temps rejeté à cette foire des p’tits juges !), les Perrault, les Falardeau, les Brault —et j’en passe— qui devaient être stimulés, supportés, sans cesse encouragés. Certes, un Jean Beaudin peut errer à l’occasion mais comme il a fourni amplement des preuves de dons rares, il doit pouvoir continuer à s’exprimer au monde du 7 ième art. C’est justice. Tant d’autres tacherons qui pataugent péniblement, très laborieusement et que l’on garde en une vie artificielle, par copinage, bon contact, bien réseauté, disons le mot, par complaisance. Retenons-nous de donner des noms tant c’est triste.

Ces juges, « courageux anonymes », sont, la majorité, des fossoyeurs de « la culture qui se fait ». Bien entendu, il n’en va pas autrement ailleurs, peinture, théâtre, littérature, musique. Là comme ailleurs, vaines réunions de ces jurys-de-cuistres, de « doctorants-spécialistes », une bande d’impuissants tout à fait stériles, de théoriciens obtus, de singes-savants qui plastronnent via un vague statut d’archidiacres-ès-culture. Quand un tout nouveau-venu, gars ou fille, dès son premier film, fait la preuve d’un fort talent, on garde son nom pour « la prochaine loterie ». Et s’il nous a pondu une croûte infâme, fin des entretenus perpétuels, adieu ! « Y a de la place en usine », clamait une chanson. Ah, si j’étais ministre !

juin 042006
 

J’avais cinq ans et demi, papa venait de subir un hold up dans son magasin de la rue Saint-Hubert à l’enseigne proclamant « Thés, cafés, épices, bibelots de Chine ». Émoi dans la famille ! Il avait été ligoté, bâillonné et on avait vidé sa modeste caisse ! Papa, sous le choc, décidait de fermer boutique et de faire creuser la cave du logis familial rue Saint-Denis, d’ouvrir ce restaurant au sous-sol où il alla s’enfermer le reste de sa vie. Que j’ai illustré (via le bon comédien Jacques Galipeau) dans le feuilleton télévisé (« La petite patrie ») des dimanches soirs à Radio Canada, de septembre 1974 à juin 1976.

Ses stocks restants de chinoiseries furent donc entreposés dans la shed, cela sera mon plaisir, ma joie, mes accessoires pour, avec mes petits copains de Villeray, des défilés, bruyantes parades improvisés, dans la ruelle, processions enchinoisées de gamins, avec tambours, clochettes, flûtes, chapeaux pointus, parasols, éventails et kimonos dorés. Un très gras bouddha de porcelaine blanche nous souriait près de la fournaise à charbon derrière le restaurant. « Déjà petit enfant j’aimais » (Léo Ferré) …cette Chine lointaine. J’avais une autre raison.

J’ai retrouvé, et relu, des lettres du frère de papa, oncle exilé vingt ans, prêtre missionnaire, en Chine du nord. Que j’aimais recevoir, enfant, ces longues lettres avec des photos qui m’intriguaient et m’enchantaient, des cartes postales exotiques. Cela me fit tellement rêver ! Je viens de terminer un roman-récit sur cette Chine de légende, mon manuscrit est maintenant en lecture chez des éditeurs, je guette un « oui, on le publie ».

Ce Ernest Jasmin était un phénomène dans la famille, prix Collin, prix Prince de Galles, c’était « le génie » de la tribu qui avait tourné le dos à son pays natal pour avoir voulu évangéliser à Szépingkai. Nos parents parlaient de l’oncle exilé comme d’un saint, évidemment. Moi, je le percevais plutôt comme un explorateur intrépide, il était à mes yeux de gamin un héros de bandes dessinées, pas loin de Superman et de Flash Gordon ! En réalité, l’oncle s’acharnait à son important lexique de romanisation des dialectes variés, son chantier fameux.

L’oncle exilé nous racontait sans cesse les funestes exploits de ces innombrables « brigands chinois » qui rodaient autour de la mission, se désolant de ces bandits de grands chemins qu semaient la terreur en Mandchourie. Comme il savait bien nous raconter, pas moins effrayant, ces horde de vagabonds de la Mongolie voisine, en caravanes dangereuses et qui vivaient dans des grottes; j’en examinais attentivement les photos : des chameaux par chez lui ! Je rêvais de tout cela, comme je rêvais en lisant ses minutieuses descriptions de diverses cérémonies dont ces pittoresques funérailles chinoises avec personnages masqués, images de dragons furieux, mythes infernaux où l’âme du Chinois décédé devait traverser sept enfers garnis de monstres terrifiants…les chandelles à allumer, les pétards à faire éclater, les encens à faire brûler, les marionnettes symboliques sur fil, les bizarres licornes du salut…

Ah oui, je rêvais d’aller en Chine un jour !

Notre buandier chinois au coin de la ruelle du cinéma Château , invité ( oh notre peur idiote alors !) par notre père
à entrer dans le portique —parce que papa voulait se faire traduire des idéogrammes tracés par son grand frère— se montra impuissant, il lisait le cantonnais, pas le mandarin ! Déception. Le buandier reprit sa poche de linge sale, secoua sa longue natte et marmonna ses regrets. Qu’importe, nous guettions une prochaine lettre de Chine. En 1942, j’avais onze ans, fin de mes chères missives car l’oncle exilé fut fait prisonnier par les occupants japonais. Son long silence, total. Puis, cette guerre terminée, ce sera l’arrivée des communistes de Mao et encore la guerre !

Mon oncle Ernest s’amena rue Saint-Denis, maigre comme un clou, vieilli précocement —ma mère éclata en larmes—, dans un trop grand uniforme de G.I états-uniens, ses délivreurs.

Adolescent, j’allai parois le visiter à son séminaire de Pont Viau, il traduisait, du grec ancien, le célèbre Paul des épîtres, il inventait des patentes, apprivoisait des écureuils noires et, finalement, trop mal en point pour leur mission cubaine, il sera envoyé au Saguenay en aumônier de couvent de religieuses. Fin de mon héros ! Hâte de voir mon bouquin en librairies, il redonnera vie à ce bon raconteur, à ce héros intrépide de ma petite enfance.

mar 152006
 

Autopsie d’un grandiose (!) projet qui vient de s’écrouler.

Rêvassons : 1920, Germaine Lefebvre, ma mère, qui n’a pas vingt ans, habite rue Ropery à la Pointe Saint-Charles. À un coin de rue, le très actif canal dit de Lachine, au long de « St-Patrik street » et la jeune belle Germaine observe le trafic maritime quotidien vers les Grands Lacs, vers Toronto. Des gamins —comme à Saint-Henri à côté— osent s’y plonger les jours de canicule. Eaux si sales dans  » la petite patrie  » d’un Yvon Deschamps. Plein d’Irlandais dans son quartier et allez voir rue Centre : deux immenses églises catholiques, côte à côte ! Une pour nous, cathos français, l’autre pour les cathos Irlandais. Séparatisme déjà têtu, racisme soft, exemple de non-intégration à la majorité. Maman a « de l’argent de poche » car son père, époux de Zéphire (!) Cousineau, est un boucher prospère dans cette rue Centre. J’observe une vieille photo jaunie, on n’est pas à Paris mais… il y a un bœuf sur le toit ! Énorme  » découpé  » de bois.

Rêvons : maman, a envie de  » tenter le sort « , oserait-elle se rendre au casino voisin, Bassin-Peel ? Aïe, va pas là maman, ne va pas là !

Comme je peux imaginer les jeunes gens de 2007 nourrissant les machines à sous. Bien nommés « one arm bandits », banditisme encouragé par l’État. La pègre, avant Loto-Québec, ramassait un peu plus de 50 millions. Des grenailles…Il s’agit maintenant de milliards de dollars ! Récoltés « vertueusement » pour écoles et hôpitaux n’est-ce pas ? Jouez en paix bonnes âmes charitables.

J’imaginais aussi des voisins de maman à Pointe Saint-Charles, pauvres ouvriers y risquant « le pain quotidien « , ce vice est tentant pour les mal pris, les mal partis, c’est connu. Gabrielle Roy aurait pu publier :  » Gambleurs d’occasion « .

Revenons dans la réalité, en 58 pages, la « Direction de la santé », (DS) s’écriait : « Danger ». Le docteur Richard et le sociologue Chevalier préviennent ceux du régime-Charest:  » Faut éviter de rapprocher un casino de la population « . Autrement dit : laissez ce piège-à-cons dans son île artificielle. Ce rapport antecoulombien enrageait l’État-promoteur. On y expliquait que 11,000 personnes pourraient s’y rendre en trente minutes de marche, et, en 15 petites minutes, la majorité des citoyens de cette région. Ce projet  » Bassin-Peel-viré-en-Casino  » était alléchant car encadré, illuminé, par les attractions du célèbre  » Cirque du Soleil « , une machine ben huilée, expérimentée à Las Vegas Un complice intéressé. Et qui allait amener quoi ? La DS y était explicite : une toxicomanie, du stress —des suicides parfois—, des ravages financiers toujours. Et de graves problèmes conjugaux. Bref, de la criminalité en masse ! MM. Richard et Chevalier ne pouvaient-ils pas se taire, non ? C’est écrit noir sur blanc.

On a publié que ce rapport de la DSP était le tombeau du projet mais il y a eu bien pire qu’un sombre rapport de la DS. Il y a eu que ce compagnon-du-vice, un cirque, est pressé, Dieu merci ! Le brillant businessman Laliberté n’a pas de temps à perdre. Il veut vite investir, s’agrandir mais pas dans un  » machin  » critiqué. Car les marchands détestent la polémique. Pas bon pour les affaires la chicane, les querelles, c’est nuisible à la  » belle image  » corporatiste.

La santé, la cohésion sociale fragilisée…ouash !

Vint donc ce M. Coulombe qui réclame un temps de  » pause  » et davantage d’études.  » Fuyons ! « , dit Le Cirque du Soleil. Et voilà Loto-Québec les culottes à terre ! En écho rapide du  » non merci  » de Laliberté, il pose sa pancarte sur les jolies maquettes :  » On ferme !  »

Face aux formidables appétits étatiques —on l’a vu avec les scandales de la SAQ— où déménagera la patente car les profits baissent à l’ex-Pavillon de la France trop éloigné des hôtels, des restaus, etc. Et, mais taisons le fait, des habitants indigènes, un vaste terreau pour extorquer du fric.

Va-t-on songer à Westmount ? Hon ? Quoi ? Juste en haut, derrière l’Oratoire à Saint Joseph, à ce joli parc aux oiseaux, autour du vert Circle Road ? Hon, hon ! La vraie bourgeoisie stopperait un tel projet. Où alors ? Au sud-ouest de la  » bien chic  » Ville-Mount-Royal ? Si proche des parieurs de Blue Bonnet ? Suffit ! Bien. À Outremont alors ? Au site à chemins de fer où il n’y aura pas de Chum ?

Maman s’exila donc au nord et fonda famille dans Villeray. Elle ne nous parlait jamais de sa  » natale  » Pointe Saint-Charles. Elle disait rue  » Rompré  » pour Ropery ! J’ai cherché longtemps cette rue mal nommée ! Une honte ? Un petit snobisme ? Le  » boulevard  » Saint-Denis (comme elle disait) l’avait heureusement arrachée à sa jeunesse en zone de pauvreté. Il y a peu, j’y fis un beau soir, un petit pèlerinage pour voir le gang du surdoué Robert Lepage. Dans une vaste usine désaffecté (ex-manufacture de locomotives ?), on montrait son cirque pseudo-chinois,  » La trilogie des dragons « . Avec plein de ses forts gadgets visuels si étonnants. Cinq heures assis, mes fesses ! J’ai revu alors les deux grosses églises. Vides, fantômatiques !

J’y retournai encore au pays-de-ma-mère il y a moins longtemps. Une autre usine fermée, transformée en entrepôt pour éditeurs (Sodes). Mille cartons bourrés de mon livre nouveau prêts à partir en librairies. Devoir raconter  » mon sujet  » à des distributeurs dévoués. Être allé ensuite luncher à la chaude vaste taverne des Magnan. Puis aller marcher —après la bouffe sur l’immense terrasse— ou, encore, dans la petite rue de maman, Ropery. Oh !, sa vieille maison devenue cottage à condos, rénovée richement. Et qu’elle ne verra pas, morte en 1987. Son grand arbre unique est encore debout dans la cour !

Suis aussi allé voir son sale canal. Qui, bientôt, sera devenu une jolie  » rivière  » urbaine le long des ex-usines transformées, avec canots, pédalos et jolis yatchs. L’ami Paul Buissonneau faisait des signaux sur son balcon ! Picolo de 80 ans ! Un monde, ma mère : j’ai vu des alentours d’une modestie qui crie encore et toujours  » misère  » ? Alors, un casino ? Non : mort subite d’un projet vain. Alors quoi ? Des logis sociaux… Hum ! Je devine, je vois venir lentement la gentrification classique, les rénovations partout, les nouvelles évaluations, les taxes majorées… Ce sera encore  » la fuite des pauvres « .

Mais pour où ? Mais pour où ?

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