Au Québec, de sagaces et intelligents observateurs ont critiqué le Duceppe (d’avant sa chute) quand il s’époumonait à améliorer Le Canada. Se faire aller la margoulette pour supplier le Canada de favoriser le Québec, jouer de vaines tactiques pour rendre Ottawa moins centralisateur, quelle bêtise ! Quel manque de stratégie ! De logique surtout. Le Bloc souhaitait-il donc « juste » une amélioration des conditions « provinciales », un Ottawa « seulement » plus ouvert à nos intérêts provinciaux menacés ?
Voyez Louis Plamondon, ce bloquiste se faisant aller les baguettes pour accabler le nominé unilingue anglais, ex-militant pour la francophobie il y a pas longtemps, devenu grand conseiller aux côté de Harper, un certain monsieur Persichiel. Erreur : Plamondon —et ses compagnons— à Ottawa devrait s’en réjouir et proclamer que c’est exactement cela Ottawa, c’est cela « le Canada de 2011 ».
Terminés les vieux rêves creux de l’égalité des deux nations de jadis. Alors, faisons nos adieux et décidons-nous à enterrer ce pieux songe, bonententisme à la noix de 1867. Nous ne vivons plus en 1867. Avec les immigrations, ce Canada d’antan a changé, il s’est multiplié et vite. Ils forment mainte nant une autre nation et forte.
Les Plamondon et consorts devraient donc ou se taire, ou saboter ce désir illusoire venu d’un pacte qui a échoué. Ayons du courage, faisons face à cette neuve réalité. Nous ne comptons plus aux abords du Canal Rideau. Plamondon et Compagnie, réjouissez-vous même, la situation favorise votre projet d’un pays québécois. Harper fait « la » job. Ouvrez les yeux, diable ! Collaborer même à ces faits qui démontrent bien une réalité actuelle : il y a deux pays. Mais oui, cette accélération actuelle de notre histoire favorise l’indépendance. Les votes des Québécois désormais ne sont plus nécessaires pour obtenir le pouvoir fédéral depuis les dernière élections fédérales. C’est un fait politique nouveau tout à fait inéluctable. Excellemment bien démontré depuis la récente élection fédérale.
Par autre exemple, les souverainistes du Bloc, devraient souhaiter que le nouveau chef du NPD soit un unilingue anglo. Et mieux encore, le Bloc —ce qui en reste— devrait donc se taire et même favoriser ce projet de nommer de nouvelles circonscriptions, davantage de députés à l’Ontario et à l’Ouest. Le Bloc ne doit pas s’alarmer devant cette logique toute démocratique bien au contraire.
Il y aura deux pays et amicaux, espérons-le, ce « Canada libre » —libre enfin du boulet-Québec— pourra enfin se développer en paix. S’épanouir selon ses voeux. Et répandre des portraits d’Élisabeth 2, de « royaliser » les bureaux de poste, l’accrocher avec ses chapeaux dans toutes chambres à coucher. Ce Canada d’Halifax à Vancouver, « normalement », naturellement unilingue anglais —le Pet Trudeau rêvait en couleurs factices— servira à réveiller le 40% de Québécois encore aveuglés par le fédéralisme. Ce 40% accroché à la majorité du vote des émigrants, 20%, soutient le fédéralisme.
Mais, oui, il y aura vraiment deux pays aux antipodes l’un de l’autre et aux monarchistes coast to coast ! Un jour les Canadians seront enfin débarrassés du carcan québécois. Et nous de même. Les électeurs du Québec, qui ont cessé de voter Bloc, —l’instinct du peuple ?— ont fini par comprendre tout cela, voulurent aider le socialisant « bon Jack » à battre le réactionnaire de droite, ce méchant Harper.
Le Bloc, ce restant de parti indépendantiste exilé à Ottawa, n’a plus maintenant qu’un seul job : non pas d’appeler à grands cris à « l’amélioration québécoise », au contraire, à lutter pour faire s’aggraver une réalité inévitable. Le Canada est un pays à part et nous sommes différents. Bientôt nous formerons un pays, il va naître tôt ou tard ce Québec libre que l’illustre visiteur, De Gaulle, nous souhaitait en été de 1967.
Dorénavant, on veut voir un Plamondon se lever aux communes pour appuyer, applaudir joyeusement, les démonstrations des Conservateurs qui illustrent que le Canada n’a plus besoin des votes du Québec. Si nous sommes une majorité indiscutable au Québec —80% de la population— nous deviendrons dans cette fausse confédération un petit 20% sans plus aucun pouvoir. Ou moins encore un jour ? 15 %, 10 % ?
Tous les décolonisés d’ici vont comprendre, seuls les « demi assimilés » québécois, nostalgiques des anciens temps, vont s’en plaindre.
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