CACA-CACO-CACOPHONIE !
14 septembre 2009 | 1-Tout
Ça va faire dix ans bientôt. Oui, dix ans qu’on a installé partout un mode de communication moderne, foisonnant, éparpillant, démographique. Et démagogique ? Que vous viviez à Sante-Adèle ou à à Milliy-la-forêt ou à Marne-la coquette ( ah ces jolis noms en France !), à Los Angeles ou à Verdun, en un tournemain, un clic de souris, vous voilà à l’écoute d’un autre, connu, inconnu, méconnu) à l’autre bout du monde. Ou dans la rue voisine. Voici venu le règne de l’informatique, tic tic ! De l’étonnant réseau universel…où règne une étrange liberté. Internet. Web. Réseaux. Machine à courriels. Peu importe le nom, s’agrandit davantage chaque jour ce filet (ce « net »), autour de la planète.
L’hiver dernier, je composais un nouveau roman sur un dénommé « Jésus ». À coups de clics —rapides, inouîs, furtifs j’eus des moyens d’apprendre des détails sur son temps, sa géographie, les fruits et légumes, moeurs et coutumes, us et pratiques en cette Palestine. Un clic sur Google ou Wikipédia, incroyables sources, encyclopédies inépuisables. J’étais bien loin de mes pauvres tomes de « L’Encyclopédie Grolier de la Jeunesse », en 1940. Un monde nouveau. Ainsi, une jeunesse (au moins occidentale) n’a plus aucune raison (économique) de se plaindre sur ce rapport. Le savoir. L‘instruction. Servez-vous, ouvrez ce léger portable, cette mallette à écran. allumez. Écran magique avec mille millions de millions de renseignements.
Et puis il y a autre chose encore à l’orée de 2010. Mon sujet justement : désormais tout le monde peut y participer. Ajouter son fion, son avis, une opinion personnelle. À tout propos. L’ouvrière de Saint Jérôme ou l’agent d’immeubles de Mont Tremblant. Des sites « perso » s’ouvrent sans cesse, n’importe qui peut se joindre au chœur. Juger. Complimenter ou maudire. Commenter l’incendie du coin ou l’écrasement d’un avion détourné. Docteur en linguistique, ouvrier sans spécialité, voici venu l’égalité « sur la place publique » tant rêvée par des révolutionnaires. On dit que des amateurs enragés consacrent des heures et des heures chaque jour à jaser, à twitter, à tenter de communiquer. Un vaste balcon de méméring ouvert sur la terre. Un parloir foutoir. Une gigantesque foire d’empoigne. Un marché idiot de commérages. Inépuisable. Ragots, diffamations, hommages, insultes, en vrac ! Certains en sont enchantés : ils ont droit à leur espace enfin, on va les entendre, enfin ils sont édités. Que devient l’importance, l’utilité de cette parole sans contrôle offerte à tous ? De ces avis et conseils venus de vrais génies ou bien d’authentiques crétins ? Impossibilité de vérifier justement la qualité « de celui qui écrit » ? Parole libre donnée aux limiers de l’information comme aux coquins de la désinformation, écervelés.