Lu ( le 9 janvier) avec grand intérêt l’article de Cloutier révélant l’inconduite grave de V.L.B. L’éditeur de Trois-Pistoles y fut dénoncé, avec raison, par plusieurs écrivains spoliés. On l’accuse —l’étonnant et surdoué romancier— de ne pas verser les droits de ses édités et il est montré comme un voleur.
J’ai été, un bref temps —pour des tomes de Journal intime et un roman, « Rachel et l’orignal… »— parmi ces écrivains « volés ». C’est très frustrant et je l’ai quitté très écoeuré.
Certes ce cher V.L.B est coupable et indéfendable. Cependant je viens dire que le célèbre barbu du Bas-du-Fleuve qu’il devrait s’en tenir à ses écrits. À ses pontes souvent surprenantes. Le métier d’éditer (« aux frais nombreux », dit-il) n’est pas pour lui.
V.L.B. n’est pas malhonnête, encore moins un brigand, non, il est incompétent (ses livres sont toujours beaux typographiquement ) mais mon ami Beaulieu n’a aucun talent d’administrateur.
Déjà bien maigres (le monde ne lit guère !) les petits profits de nos royalties en littérature doivent être versés évidemment très scrupuleusement.
Je serais tout aussi gnochon que lui, n’ayant aucun talent pour ce très difficile emploi. Il y a bien longtemps, quittant « Le Jour » du brillant Jacques Hébert où il fut initié à ce métier, voilà notre jeune bonhomme écrivant —quelle mouche le piquait ?— mordu de jouer aussi à l’éditeur. Le voilà aujourd’hui épinglé en un honteux « voleur de droits », c’est vrai, j’en témoigne et c’est triste. L’adage : « À chacun son métier » se vérifie. En ce moment le voici en « quêteux » du fric pour un monument scripturaire « autoédité » pour raconter « son » Nietzsche. $300,00 l’exemplaire ! Se versera-t-il honnêtement les droits ?
Claude Jasmin
(Sainte-Adèle)